La rencontre entre les deux ministres asiatiques a permis d'évoquer la mise en place prochaine d'un système de liaison afin d'éviter toute nouvelle crise diplomatique, a indiqué l'agence japonaise JIJI. M. Kitazawa a convenu avec M. Liang que les deux pays allaient renforcer leur « partenariat stratégique ». Mais la dispute territoriale elle-même a été soigneusement écartée. Il serait « improductif » d'en discuter à Hanoï, a estimé le patron de la défense japonaise. « Je suis reconnaissant du fait que la querelle a été gérée dans la perspective de la préservation des relations entre nos deux pays », a indiqué pour sa part M. Liang à son interlocuteur japonais, selon JIJI.
Quelques heures plus tard, Liang Guanglie a rencontré l'Américain Robert Gates, premier contact de haut niveau entre les défenses des deux pays depuis près d'un an. Les États-Unis ont observé de très près la crise sino-japonaise, vue comme l'illustration des ambitions sans cesse croissantes de la Chine dans la région.
M. Gates a qualifié la rencontre à Hanoi avec son homologue chinois de constructive. Mais selon Pékin, les deux hommes ont reconnu l'existence de « problèmes et d'obstacles », au premier rang desquels la vente d'armes américaines à Taïwan, que Pékin considère comme une province chinoise. La Chine avait rompu ses relations militaires en début d'année pour protester contre la proposition de l'administration Obama de vendre pour 6,4 milliards d'armes à Taïwan. Le nouveau dégel illustré par la rencontre Gates-Liang est provisoire et, selon les autorités américaines, incomplet. Robert Gates a souligné que l'armée américaine n'était en rien responsable de ce qui est « fondamentalement une décision politique » prise par l'administration Obama et les précédents gouvernements américains de vendre des armes à Taïwan. Il a estimé que les relations militaires ne devaient pas en pâtir.
Pour compléter ce complexe jeu à trois, le ministre japonais de la Défense a lui aussi rencontré son homologue américain et s'est félicité « des efforts pour renforcer l'alliance Japon-USA. La semaine dernière, M. Kitazawa avait noté que les activités navales chinoises dans la région augmentaient la probabilité d'incidents, et jugé » important « que Tokyo et Washington adoptent une vision commune » sur la façon de gérer ce genre d'événements.