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Liban

Wardy dément les rumeurs : Les façades de Dar el-Opéra et de l’hôtel Royal à Tripoli seront restaurées à l’identique

Le ministre de la Culture Salim Wardy dément les informations rapportées par les médias : non, il n'a pas signé un permis de démolir le Teatro Ingea et l'hôtel Royal, inscrits à l'inventaire des bâtiments protégés, illustrant plus d'un siècle de l'histoire sociale de Tripoli. D'ailleurs, « aucune pression politique ne pourra m'amener à renoncer à une position de principe : la conservation du patrimoine architectural et historique », a-t-il dit, lors d'une conférence de presse tenue hier à son ministère.

Le Teatro après sa destruction.

La façade de Dar el-Opéra ou le Teatro, érigé pour le compte de Hassan al-Ingea, en 1885, par des artisans italiens, sera restaurée à l'identique, a affirmé hier le ministre de la Culture Salim Wardy. L'établissement, qui a fonctionné sous l'Empire ottoman et ensuite sous le mandat français, accueillant de grands artistes du monde arabe, présente un intérêt public au regard de l'histoire, et sa démolition a été imputée au ministre actuel qui considère même qu'une campagne mensongère a été lancée à son encontre. Il relève que le seul permis qu'il a octroyé porte sur la reconstruction à l'identique des façades anciennes. Avec les mêmes matériaux, à savoir le bois et la pierre « ramlé ». Quant à la définition de l'usage auquel est destiné l'immeuble, elle n'est pas de son ressort, mais du requérant et de l'autorité qui doit délivrer le permis, c'est-à-dire la municipalité de Tripoli, a-t-il indiqué.
Répondant à ses détracteurs, le ministre rappelle que les dégâts subis par le Teatro Ingea remontent à plusieurs années. L'opération de vandalisme s'était déroulée graduellement et en catimini. Ainsi, en 2002, lors d'une visite d'inspection, la Direction générale des antiquités (DGA) découvre que le bâtiment (bien-fonds 14,classé en 1996) avait perdu une partie de sa toiture et était de ce fait exposé à toutes les intempéries. Il menaçait de s'écrouler. La DGA demande alors à la municipalité de la ville d'aviser les parties concernées d'entreprendre les travaux de consolidation et de restauration nécessaires. Mais aucune mesure n'est prise pour intervenir à ce niveau.
En 2008, le plafond du premier étage est défoncé intentionnellement. Dans une lettre n° 3200 datée du 21 août 2008, la DGA réitère sa demande auprès de la municipalité, précisant que les travaux devraient être menés par un ingénieur spécialisé dans les restaurations. Encore une fois, rien n'est fait. Pire, en mars 2009, les étages supérieurs sont réduits en poussière et quelque mois plus tard, les propriétaires réclament la suppression de leur bien-fonds de la liste des bâtiments classés. Le ministère oppose son veto et exige des propriétaires la reconstruction à l'identique de l'édifice. Finalement en 2010, dans une lettre n° 310 datée du 26 janvier, les propriétaires des biens-fonds 14 et 15 demandent le permis de restauration de l'hôtel Royal et la reconstruction de la façade principale du Teatro Ingea. La DGA a donné son accord après l'étude complète du projet. Un projet, dit le ministre, qui répondra à toutes les conditions légales et techniques. Tous les 15 jours, des agents de la police et une équipe de la Direction générale des antiquités superviseront les travaux sur le chantier, a-t-il encore indiqué.
Le ministre a aussi lancé un appel en faveur d'une campagne pour la mise en place d'un fonds auquel participeront la municipalité de Tripoli, l'Association des commerçants, les forces économiques actives et les ONG de la région afin de pouvoir conserver, restaurer et valoriser l'héritage architectural de la ville. Il a d'autre part insisté sur l'importance de l'adoption du projet de loi portant sur la sauvegarde du patrimoine, prévoyant même un sit-in devant l'Assemblée pour accélérer son vote.
Signalons qu'au début de la conférence, les archéologues Khaled Rifaï et Samar Karam ont donné un rapide aperçu sur les travaux entrepris par la Direction générale des antiquités en collaboration avec le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) dans la cité médiévale de Tripoli.
La façade de Dar el-Opéra ou le Teatro, érigé pour le compte de Hassan al-Ingea, en 1885, par des artisans italiens, sera restaurée à l'identique, a affirmé hier le ministre de la Culture Salim Wardy. L'établissement, qui a fonctionné sous l'Empire ottoman et ensuite sous le mandat français, accueillant de grands artistes du...
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