Ces quinze derniers jours, la Tour Eiffel a dû être évacuée à deux reprises, pour cause d’alerte à la bombe. Fred Dufour/AFP
« La menace est très réelle », a indiqué à l'AFP un responsable de la sécurité, basé en Europe, qui a requis l'anonymat. Ce responsable n'a pas confirmé le mode opératoire évoqué par les médias, mais a précisé que la menace avait émergé de plusieurs sources, notamment d'interrogatoires de suspects à la frontière afghano-pakistanaise. Un responsable du ministère américain de la Défense a, quant à lui, déclaré sous le couvert de l'anonymat à l'AFP que la menace était « crédible mais pas précise ».
Cependant, des sources françaises liées au renseignement ont affirmé ne pas avoir eu connaissance de projets d'attentats. Les services de renseignements français n'ont pas reçu d'éléments sur des menaces telles que rapportées par Sky News, a notamment assuré un responsable du renseignement français, qui a requis l'anonymat. Un autre responsable a qualifié de « très, très exagérées » les allégations des médias anglo-saxons.
Les autorités des trois pays cités sont cependant restées muettes. Le Royaume-Uni est confronté « à une menace terroriste réelle », mais « il n'y a pas du tout de changement » du niveau d'alerte, qui reste « grave », l'avant-dernier degré d'une échelle de cinq, a déclaré une porte-parole du ministère britannique de l'Intérieur. L'Allemagne, de son côté, a dit être « au courant » de projets « à long terme » d'attaques terroristes en Europe de l'Ouest, tout en assurant qu'il n'y avait pas de risque imminent en Allemagne et que son niveau d'alerte terroriste demeurait inchangé. En France, le plan vigipirate reste au niveau « rouge », un cran en dessous du niveau « écarlate », alerte maximale. La tour Eiffel a été évacuée mardi soir en raison d'une alerte à la bombe, pour la deuxième fois en 15 jours.
Selon la chaîne Sky News, des militants basés au Pakistan ont planifié ces attaques et étaient sous surveillance depuis quelque temps. L'opération « avait un lien avec el-Qaëda et peut-être avec les talibans » visant l'Europe. Il s'agit du « projet d'attaques le plus sérieux planifié par el-Qaëda ces dernières années », mis au point par des leaders du réseau, réfugiés dans les régions tribales du Pakistan, a affirmé la BBC.
Des sources policières et du renseignement américain et en Europe, citées par ABC, ont affirmé que les informations sur les menaces d'attentats étaient basées sur l'interrogatoire d'un Allemand soupçonné de terrorisme et capturé à la fin de l'été alors qu'il cherchait à regagner l'Europe. Il serait actuellement détenu sur la base américaine de Bagram en Afghanistan.
Parallèlement, un haut responsable pakistanais a annoncé hier, sous le couvert de l'anonymat, que le patron de la CIA va s'entretenir avec les leaders pakistanais, dont le président Asif Ali Zardari, le Premier ministre Yousuf Raza Gilani, le chef des armées, le général Ashfaq Kayani, et le chef de l'ISI (services de renseignements pakistanais, NDLR), le général Ahmad Shuja Pasha. Les entretiens devraient porter sur « la coopération bilatérale contre le terrorisme, la situation en Afghanistan et d'autres questions régionales », a-t-il dit. L'ambassade des États-Unis à Islamabad s'est refusée à tout commentaire à ce sujet.