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Coup "historique" aux Farc : le chef militaire tué par l'armée colombienne

Le chef militaire de la guérilla colombienne des Farc Jorge Briceno, alias "Mono Jojoy", a été tué par l'armée lors d'une opération militaire menée entre mercredi et jeudi, un coup sans précédent contre ce groupe armé.

Le chef militaire des Farcs, Jorge Briceno, alias "Mono Jojoy" passant en revue ses troupes à San Vicente del Caguan (Colombie) le 28 décembre 1998./

La mort de ce membre du bureau politique de la guérilla, qui en compte sept, a été annoncée à Bogota par le ministère de la Défense et le parquet, puis par le président colombien Juan Manuel Santos, depuis New York, où il participe à l'Assemblée générale des Nations unies.
"C'est le coup le plus dur" porté à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) a déclaré Juan Manuel Santos, ex-ministre de la Défense (2006-2009) au pouvoir depuis le 7 août qui avait promis d'intensifier encore la politique de fermeté à l'égard des Farc.
"C'est une nouvelle historique pour notre pays", a-t-il encore déclaré à des journalistes.
"C'est sans doute le coup le plus dur contre cette organisation narcoterroriste dans l'histoire de la Colombie", a aussi affirmé le ministre de la Défense Rodrigo Rivera, lors d'une conférence de presse à Bogota.
Juan Manuel Santos a aussi considéré que ce coup était encore "plus important" que celui porté à la guérilla lorsque son numéro deux Raul Reyes avait été tué, le 1er mars 2008, dans un bombardement contre un campement de la guérilla en Equateur: "il incarnait la terreur et la violence", a-t-il ajouté.
Le cadavre du chef militaire de la guérilla, âgé de 57 ans et qui avait gravi ses échelons depuis 1975, a été trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi dans le département central de Meta, non loin de la municipalité de La Macarena.
Une Vingtaine de combattants des Farc ont également été tués dans l'opération, selon le ministère de la Défense.
L'opération planifiée en secret a impliqué tous les corps d'armée.
Selon une source du ministère de la Défense, une trentaine d'avions ont été utilisés dans cette opération, ainsi que 16 hélicoptères et au moins 250 soldats des forces spéciales.
Le Mono Jojoy (Singe Jojoy, ndlr), était sans doute l'homme le plus recherché par l'armée colombienne, au côté d'Alfonso Cano, le dirigeant de cette guérilla. Depuis plus d'un an, l'armée indiquait s'être rapproché de lui, affirmant notamment avoir touché des troupes assurant sa sécurité.
Le chef militaire des Farc était également recherché aux États-Unis pour trafic de cocaïne et l'enlèvement de trois otages américains.
En Colombie, il était visé par 62 mandats d'arrêts et accusé d'homicides, d'enlèvements et de terrorisme.
L'ex-président colombien Andrés Pastrana (1998-2002) a déclaré jeudi que sa mort est un coup porté "au coeur des Farc".
"C'était l'homme chargé de la terreur, celui responsable du plus grand nombre de morts", a-t-il dit à Radio Caracol. "Toutes les opérations militaires étaient ordonnées et coordonnées par lui. De lui dépendait la structure militaire", a-t-il ajouté.
La guérilla des Farc, fondée en 1964, compterait encore quelque 8 000 combattants selon le ministère de la Défense. Elle est active sur la moitié du territoire colombien, où elle mène régulièrement des attaques et embuscades contre la police et l'armée.
Depuis le début du mois de septembre, au moins 43 militaires et policiers avaient été tués dans ces affrontements, 90 selon les Farc, qui ont revu leur stratégie depuis la mi-2009 pour faire face au renforcement de l'armée colombienne.
La mort de ce membre du bureau politique de la guérilla, qui en compte sept, a été annoncée à Bogota par le ministère de la Défense et le parquet, puis par le président colombien Juan Manuel Santos, depuis New York, où il participe à l'Assemblée générale des Nations unies."C'est le coup le plus dur"...