« Un Liban fort, souverain et stable est vital pour la stabilité de la région ; il est dans l'intérêt de tous », a affirmé hier Michelle Flournoy, sous-secrétaire américaine à la Défense, aux dirigeants libanais, auxquels elle a assuré que son gouvernement est décidé à surmonter les réserves du Congrès à la poursuite de l'aide militaire américaine au Liban.
La responsable américaine a été reçue successivement hier par le chef de l'État, le président Sleiman, le Premier ministre Saad Hariri, le ministre de la Défense, Élias Murr, et le commandant de l'armée, le général Jean Kahwagi. Elle s'est en outre rendue au QG de la Finul, à Naqoura.
Dans un communiqué diffusé après sa rencontre avec le Premier ministre, la sous-secrétaire à la Défense a déclaré : « Je suis venue au Liban pour réaffirmer au Premier ministre et au gouvernement libanais que les États-Unis continuent d'être pleinement engagés à appuyer la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale du Liban ainsi que l'application des résolutions 1559, 1680 et 1701 du Conseil de sécurité, a affirmé Mme Flournoy. Nous sommes toujours déterminés à œuvrer avec le gouvernement libanais en vue de l'extension de son autorité sur l'ensemble du territoire (...). Cet engagement implique l'appui des États-Unis aux forces armées libanaises, un appui qui fait partie d'un effort international destiné à aider au renforcement des institutions libanaises et de la capacité du gouvernement libanais à exercer sa souveraineté et son autorité sur tout le territoire. »
Le gouvernement américain s'efforce de surmonter un différend avec le Congrès au sujet de l'aide financière allouée à l'armée libanaise, a ajouté Mme Flournoy. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les membres du Congrès américain pour surmonter leurs réserves au sujet de cette assistance », a-t-elle dit.
Le mois dernier (3 août), deux élus démocrates se sont opposés à l'octroi d'une assistance militaire de 100 millions de dollars en faveur de Beyrouth après un accrochage transfrontalier entre soldats libanais et israéliens, à Adeissé. L'accrochage avait coûté la vie à deux militaires et à un journaliste libanais, ainsi qu'à un officier israélien.
Le lendemain, l'ambassadeur d'Iran à Beyrouth avait annoncé que la République islamique était prête à « coopérer avec l'armée libanaise dans les domaines où cela pourrait l'aider à remplir son rôle de défense du Liban ».
En quatre ans, les États-Unis ont alloué 720 millions de dollars à l'armée libanaise pour en améliorer l'efficacité, rappelle-t-on.

Williams chez Murr et Kahwagi
Par ailleurs, le ministre de la Défense et le commandant de l'armée ont reçu hier le coordonnateur spécial de l'ONU pour le Liban, Michael Williams. Ce dernier a affirmé à l'issue de son entretien avec M. Murr que la réunion avait porté essentiellement sur la résolution 1701.
M. Williams s'est félicité par ailleurs de la décision du Conseil des ministres de tenter d'obtenir une baisse de la tension politique et le recours au dialogue pour régler les sujets épineux. Ce progrès se répercute positivement sur le Liban comme sur l'application de la résolution 1701, a-t-il affirmé.
M. Williams, qui s'est félicité de ce qu'aucun nouvel incident frontalier n'ait éclaté, après celui du 3 août dernier, a ajouté : « En même temps, nous sommes conscients de la nécessité de progresser en direction d'un cessez-le-feu permanent tel qu'il est prévu par la résolution 1701. » Il a précisé que l'occupation par Israël de la partie nord du village de Ghajar et les violations israéliennes de l'espace aérien libanais sont autant de brèches à ce cessez-le-feu.
Enfin, M. Williams a affirmé avoir remercié le ministre de la Défense pour l'appui que l'armée apporte à la Finul, un appui sans lequel, a-t-il dit, la force internationale « ne pourrait accomplir sa mission ».