Ce qui fonctionne déjà : l'expérience.
Ce qui fonctionne toujours : Samuel Eto'o. Le Camerounais, qui a remporté les trois finales de C1 qu'il a disputées, se retrouve toujours en Ligue des champions. À Twente, il a porté son équipe à bout de bras, Wesley Sneijder étant un peu en dedans. Le lion indomptable a marqué un but de classe, prenant de vitesse toute la défense. Benitez peut compter sur Eto'o.
L'expérience d'un effectif quasiment inchangé et qui a tout gagné la saison dernière peut aussi rassurer l'Espagnol. « On a eu une première période très difficile, a-t-il admis, mais je suis satisfait de notre deuxième mi-temps contre une équipe difficile. Nous avons alors pris le contrôle du match. » L'Inter est suffisamment sûre d'elle pour corriger le tir à la pause.
Ce qui ne fonctionne pas : méformes et collectif encore en chantier.
« Rafa » a assez dit qu'il lui fallait du temps, et qu'il n'en avait pas à sa disposition. « Ce n'est pas encore mon Inter », prévient-il. « Nous avons eu peu de temps pour améliorer certains mécanismes collectifs, notamment à la récupération », détaille-t-il.
Il doit en outre faire face à certaines méformes individuelles, pas forcément dramatiques dans ce genre de club, programmé pour que ses joueurs atteignent leur pic de forme à la fin de la phase de poules de la C1, et au printemps, le temps de la cueillette des trophées.
Le « Prince » Milito, auteur d'un doublé en finale l'an dernier, a enfin retrouvé le chemin des filets... mais contre son camp. Benitez défend son buteur et « son travail pour l'équipe » (il est à l'origine du but de Sneijder).
Le Kényan MacDonald Mariga, titularisé à la récupération depuis le début de la saison, manque lui encore un peu de sang-froid. Son vilain coup de tête en fin de match pourra lui vouloir une suspension, si l'UEFA se penche dessus.
« Mou », encore « Mou », toujours « Mou ».
Une qualité de Benitez saute aux yeux : sa patience de faiseur de châteaux de cartes quand on compare son action à celle de Mourinho, ce qui arrive en moyenne une question sur deux. Qu'aurait fait « Mou » à sa place ? Qu'aurait dit « Mou » aux joueurs ?
Sans cesse comparé à « l'ex », Benitez reste calme. Quand on lui rapporte la pique de Mourinho, lancée depuis Madrid, où il dit que « Rafa n'a qu'à s'inspirer de mon travail », le nouveau coach de l'Inter répond, avec le sourire : « Je crois qu'il vaut mieux se concentrer sur le match plutôt que de répondre à certaines choses. » Un bonze.