Dans La couleur des sentiments (Actes Sud/ éd. Jacqueline Chambon, 527 pages), Kathryn Stockett, native de Jackson dans le Mississippi et qui conserve un souvenir attendri de la domestique noire de sa grand-mère, n'évite pas toujours la sensiblerie, mais assène au lecteur un coup de poing au cœur.
Phénomène culturel outre-Atlantique, le livre y a été vendu à plus de deux millions d'exemplaires et sa galerie de portraits reste inoubliable. Steven Spielberg en a acheté les droits, un film est en tournage, dont la sortie est prévue en 2011.
Dans ce Sud ségrégationniste, les Blancs font construire des toilettes à l'extérieur des maisons pour les domestiques noires afin de ne pas «attraper leurs maladies». Personne, ou presque, ne se préoccupe de leur sort.
Mais trois femmes vont contre toute attente devenir amies et créer une révolution dans la petite ville pétrie de préjugés: deux bonnes qui encaissent les humiliations, chérissent les enfants de leurs patronnes et vivent dans la peur du Ku Klux Klan, et une héritière non conformiste d'une famille de planteurs. Cette amitié va bouleverser leurs vies.
L'idée vient de « Skeeter », la jeune Blanche qui rêve de journalisme et de New York : interviewer en secret les bonnes noires et dévoiler
dans un livre anonyme ce qu'elles vivent au quotidien chez leurs maîtres. Les histoires sont parfois belles, remplies de tolérance, le plus souvent horribles, toujours bouleversantes.