L'initiative du groupe religieux, censée glorifier le souvenir des victimes des attentats, tombe à un moment sensible: les musulmans célèbrent autour du 10 septembre la fin du ramadan.
Ce projet est "source d'inquiétude" et "place nos troupes en danger", a déclaré mardi la Maison Blanche, appuyant les craintes soulevées par le général David Petraeus, commandant des forces internationales en Afghanistan.
"Je suis très inquiet des répercussions possibles", a déclaré le haut gradé, qui a estimé que cela servirait la propagande des talibans en Afghanistan et renforcerait le sentiment anti-américain dans le monde musulman.
"Cela pourrait mettre en danger à la fois les troupes et l'effort global en Afghanistan", a-t-il insisté.
Le pasteur de l'église, Terry Jones, a assuré sur la chaîne CNN que les "paroles du général étaient prises très au sérieux", mais qu'il était pour autant "fermement résolu" à mener le projet à bien.
"Nous réalisons que cet acte pourrait en effet offenser (...) les musulmans", a-t-il ajouté. "Mais nous estimons que le message que nous essayons de faire passer est bien plus important que le fait que des gens soient offensés. Nous croyons qu'on ne peut pas reculer devant les dangers de l'islam".
L'initiative a également été condamnée par le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen, qui a souligné qu'elle "risque d'avoir des conséquences néfastes sur la sécurité de nos troupes".
L'Iran a conseillé "aux pays occidentaux d'empêcher l'exploitation de la liberté d'expression pour insulter les livres saints" au risque de provoquer des réactions "incontrôlables".
Sous le titre: "que personne ne brûle le Coran", l'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican, s'est fait mardi l'écho des multiples condamnations.
"Nous condamnons fortement cette intention et cette campagne, contraire au respect dû à toutes les religions", a déclaré Mgr Lawrence John Saldanha, archevêque de Lahore, cité par l'Osservatore.
En Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, la minorité chrétienne craint des "tensions" et l'Union des 20 000 églises chrétiennes protestantes d'Indonésie a écrit au président américain Barack Obama pour l'exhorter à intervenir.
Une centaine de radicaux musulmans avaient déjà manifesté fin août devant l'ambassade des États-Unis à Jakarta et menacé de déclencher une guerre sainte si le "Dove World Outreach Center" persistait.
Composé d'une cinquantaine de membres, ce groupe créé en 1986 et qui accuse l'islam, "religion diabolique", de chercher à dominer le monde, a appelé d'autres groupes religieux à rejoindre "La journée internationale pour brûler le Coran".
Des associations musulmanes ont estimé que cette démarche confirmait l'augmentation de l'islamophobie aux États-Unis où un projet de centre islamique près de "Ground Zero" à New York déchaîne les passions.
Le ministre américain de la Justice Eric Holder devait recevoir mardi 16 associations religieuses toutes croyances confondues afin d'examiner les mesures que l'administration peut prendre contre les attaques anti-musulmans enregistrées récemment aux États-Unis.
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