La chef de la diplomatie européenne avait été invitée à se rendre à Washington mais avait préféré aller à Pékin, en arguant qu'il s'agissait d'un "voyage clé" prévu de longue date.
Mais le chef du groupe conservateur, Joseph Daul, a exprimé son incompréhension compte tenu de l'importance de la reprise historique le 2 septembre de ces négociations entre Israéliens et Palestiniens.
"Comment pouvons nous justifier notre absence à la table des négociations entre Israël et la Palestine alors que nous sommes les premiers donateurs dans cette région?", a demandé Joseph Daul en interpellant le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
"Les Européens ne le comprennent pas, et ils ont raison", a-t-il souligné lors de ce débat consacré à l'état de l'Union européenne.
Fin août, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait lui aussi critiqué le choix de Mme Ashton.
"On ne peut pas se prévaloir d'une présence qui ne serait pas seulement financière (dans la résolution du problème palestinien) et être absente" à ce rendez-vous, avait dit le ministre, faisant allusion à la volonté de la diplomatie européenne de jouer un rôle politique dans la résolution du conflit.
Un porte-parole de Mme Ashton avait alors rétorqué que les négociations elles-mêmes avaient lieu "strictement entre les deux parties", et que l'apparition de Mme Ashton au dîner le jour de la reprise des pourparlers "n'aurait pas d'influence substantielle sur les discussions".
Les pourparlers directs entre les deux camps ont repris jeudi dernier à Washington, dans le but d'élaborer dans un délai d'un an un "accord-cadre" fixant les grandes lignes d'un règlement final du conflit.
La haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères connaît des débuts difficiles depuis sa prise de fonctions fin 2009. Elle avait été déjà très critiquée au début de l'année notamment pour son absence en Haïti juste après le séisme.