Le chef du CPL hier à Nabey. Photo Charbel Nakhoul
« Ils veulent un Liban sans armes, c'est-à-dire un Liban aux bras et aux jambes levés ! Mais c'est un Liban dégénéré que nous avons ! Un Liban sans journalistes et sans politiciens dignes de ce nom que nous avons. C'est un Liban sans tout, sauf sans armes ; des armes aujourd'hui inoffensives pourtant : ce qui tue, c'est la volonté de tuer », s'est-il exclamé au cours d'une tournée à Bsalim et à Nabey dans le Metn-Nord à l'occasion de la Saint-Michel.
« Les peuples se rebellent lorsque le pouvoir en place est corrompu et qu'il ne respecte pas les lois », s'est également indigné le député du Kesrouan. « Où sont passés les deniers de l'État ? Où est le chef de l'État ? Que fait-il ? » s'est-il étranglé, appelant « désormais à des démissions et des limogeages. Il faut juger ceux qui sont passés par les arcanes du pouvoir et qui se montrent aujourd'hui vindicatifs ; le pays ne supporte pas les zizanies et le pays est en danger à cause d'Israël... ».
Concernant les « faux témoins » dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, Michel Aoun s'est demandé « comment l'on peut faire confiance à une justice qui protège les faux témoins, une justice qui ne remplit pas son rôle ? Comment faire confiance à un gouvernement qui adopte des mesures illégales ? Nous leur avons bien dit, pourtant, mais ils s'en moquaient bien, mais cette fois, nous allons leur crever le tympan pour qu'ils nous écoutent et nous entendent », a-t-il menacé, tirant à boulets rouges contre les services de renseignements qualifiés d'« illégaux » et qu'il a accusés de « propager des rumeurs » à l'encontre des gens, dans une allusion à peine voilée à l'affaire Fayez Karam, le responsable CPL arrêté il y a quelques semaines pour intelligence avec Israël.
« Je me demande bien à qui ces services de renseignements rendent compte... S'ils font partie des FSI, c'est alors du ministre de l'Intérieur qu'il s'agit. Mais où est-il ? Il dort ? L'intérêt public est la limite de l'amitié ! Et où est le ministre de la Justice, lui qui est censé garantir le secret de l'enquête alors que chaque jour mille rumeurs nous parviennent... Ou bien est-ce du ministre de l'Information dont il s'agit, lui qui veille à la propagation de ces rumeurs ? Ou bien du ministre de la Défense qui ne bouge que lorsqu'il est personnellement concerné ? Que font ces ministres ? Ils dorment ? » a répété Michel Aoun, invitant Ziyad Baroud, Ibrahim Najjar, Tarek Mitri et Élias Murr à quitter le gouvernement.
Sleiman « ne fait que pleurer... »
« Qu'attendent-ils pour démissionner ? Évidemment, ils ne peuvent pas le faire parce qu'ils ne sont pas souverains... Mais s'ils ne le font pas, les choses iront vraiment mal », a-t-il menacé. « Et où est passé tout cet argent dépensé à tort et à travers ? Que fait la direction des comptes, que fait le ministère des Finances, que fait le Premier ministre ? Et même : que fait le chef de l'État, qui a juré sur la Constitution, que fait-il à part pleurer ? » a encore asséné le patron du CPL.