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Sport

France : l’ombre des absences, le poids de l’inexpérience

Mine défaite, tête basse, l’avenir ne s’annonce pas rose pour les joueurs français qui devront suer jusqu’au bout pour se qualifier à l’Euro 2012. Mission quasi impossible...     Charles Platiau/Reuters

En l'absence de cadres, blessés, punis ou discrédités après le désastre du Mondial, Laurent Blanc, obligé de composer avec un groupe jeune et inexpérimenté au plus haut niveau international, a eu un aperçu, vendredi face au Belarus, de l'ampleur du chantier qui l'attend pour rebâtir l'équipe de France.
L'humiliante défaite (1-0) concédée face à ce pays, modeste 78e au classement FIFA, n'a fait que confirmer les pires craintes nourries par le « Président » lors de sa prise de fonctions. Pas de « noyau dur », pas de joueurs « incontournables » : les Bleus n'ont plus aucune certitude et c'est une page blanche qui s'ouvre désormais dans l'histoire mouvementée de la sélection.
« On le sait depuis le début, a ainsi déclaré, fataliste, le nouveau sélectionneur. C'est pour ça que ma grande déception, c'est le score. Ce qui s'est passé hier n'est pas une surprise pour moi, c'est une confirmation. »
Entre un secteur offensif « new look » et sans aucun vécu (Hoarau, Rémy, Ménez), une défense en chantier et des rescapés du Mondial peu habitués à un statut de titulaire en bleu (Diaby, Clichy), la France était exposée aux pires tourments.

Piège
Malgré toute leur bonne volonté et une philosophie de jeu volontairement basée sur l'attaque pour en finir avec la période Domenech et reconquérir les cœurs, le piège s'est donc logiquement refermé sur l'équipe de France.
« J'ai des gens qui débutent et il faut qu'on fasse le jeu, qu'on marque des buts, a expliqué Laurent Blanc. Et quand vous faites vos débuts au Stade de France devant 80 000 personnes, vous avez les papilles qui tremblent un peu. »
Rétrospectivement, le forfait de Karim Benzema (cheville droite), officialisé le jour du match, a ruiné une bonne partie des chances françaises. Certes, Blanc avait décidé, quel que soit l'état de santé du Madrilène (8 buts en 28 sélections), d'aligner d'entrée la paire Hoarau-Rémy, plutôt prometteuse en Norvège, le 11 août, malgré la défaite (2-1).
Mais la blessure aux adducteurs de Rémy, obligé de céder sa place dès la 32e minute, a ruiné ses plans, sans pour autant permettre l'entrée en jeu de Benzema et l'apport d'une bonne dose d'expérience.

Champ de ruines
« On n'avait pas des gens qui ont l'habitude de marquer en équipe de France », a analysé justement Laurent Blanc, tout heureux de récupérer Benzema pour le voyage en Bosnie, mardi. À 22 ans, il fera figure d'ancien aux côtés des novices Gameiro (1 sélection) et Briand (4 capes), appelé en renfort après les forfaits de Saha, Rémy et Hoarau.
Autre écueil, l'absence de créateur de jeu expérimenté, à l'image de Gourcuff, suspendu, et de Nasri, blessé.
Dans ce contexte délicat, les mutins de Knysna auraient-ils pu changer le cours des événements ? La réponse est loin d'ête évidente et là réside sans doute tout le drame des Bleus et de Laurent Blanc, obligés de repartir de zéro.
Evra, suspendu 5 matches par la FFF, n'a jamais brillé en équipe de France, Ribéry, exclu pour 3 rencontres, a laissé en Afrique du Sud le souvenir d'un perturbateur de vestiaire, alors qu'Abidal, blanchi par la Fédération mais non retenu par le sélectionneur, reste sur deux naufrages en défense centrale (Euro 2008, Mondial 2010).
« On a perdu ce genre de matches avec des équipes expérimentées, a expliqué Florent Malouda. Le retour des suspendus, des punis, ça peut changer quelque chose, mais on a fait une Coupe du monde 2010 et perdu les matches avec les suspendus... Il n'y a pas de messie, pas de sauveur, il faut retrouver les bases. »
Autant dire, le champ de ruines promis à Blanc est en train de prendre corps après deux revers en deux matches. Le sélectionneur en convient : la reconstruction « peut prendre des mois ou vous pouvez même ne jamais y arriver. On est devant cette équation. »
En l'absence de cadres, blessés, punis ou discrédités après le désastre du Mondial, Laurent Blanc, obligé de composer avec un groupe jeune et inexpérimenté au plus haut niveau international, a eu un aperçu, vendredi face au Belarus, de l'ampleur du chantier qui l'attend pour rebâtir l'équipe de France.L'humiliante défaite (1-0) concédée face à ce pays, modeste 78e au classement FIFA, n'a fait que confirmer les pires craintes nourries par le « Président » lors de sa prise de fonctions. Pas de « noyau dur », pas de joueurs « incontournables » : les Bleus n'ont plus aucune certitude et c'est une page blanche qui s'ouvre désormais dans l'histoire...
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