Beyrouth démilitarisé... au lieu d'atténuer les tensions et d'épargner au pays les affrontements intermiliciens, ce slogan semble attiser le feu entre les différents protagonistes!/
En effet, le député du Courant du futur Ammar Houry a de nouveau plaidé pour la démilitarisation de Beyrouth, mais aussi de toutes les régions libanaises, ajoutant que cet objectif ne peut pas être atteint sans l'aide du Hezbollah : "Ce slogan ne vise pas les armes de la résistance mais s'applique à toutes les armes illégitimes au Liban. Il est temps de comprendre qu'il n'y aura pas de stabilité dans le pays tant que ce n'est pas seules l'armée et les forces de sécurité qui possedent des armes. Le contraire causera du tort à tout le monde."
De son côté, le ministre d'État Jean Oghassabian a estimé que tout projet de retrait des armes doit être le fruit d'une décision politique pour ne pas aggraver les problèmes qui se posent, assurant que les armes de la résistance ne sont pas visées puisqu'elles ont une dimension régionale et internationale. Toutefois, le ministre a ajouté qu'un consensus politique autour de ce dossier épineux devrait avoir lieu car l'armée libanaise ne désire pas rentrer dans une confrontation avec le Hezbollah, mais doit en même temps assurer la protection des habitants de Beyrouth qui, eux, ont le droit de vivre en sécurité.
Kassem, Geagea et Houry...
Parallèlement, le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a condamné une campagne organisée visant son dernier discours lors duquel il a commenté les incidents de Bourj Abi Haïdar, estimant que tout ce qui a été reproduit, notamment de la part du député Ammar Houry et du chef des FL Samir Geagea, n'est que purs mensonges et fabrications qui portent préjudice aux positions patritotiques du Hezbollah. Dans un communiqué publié par son bureau, Kassem a premièrement demandé au député Houry de ne pas sortir ses propos de leurs contextes ni de les découper, l'appelant à "respecter les habitants de Beyrouth et à ne pas sous-estimer leur lucidité." Rappelons que Houry avait exigé des excuses de la part de cheikh Naïm Kassem qui, selon lui, a insulté les habitants de Beyrouth et ses representants en insistant sur la nécessité de clore l'affaire de Bourj Abi Haïdar, ajoutant que la décision de démilitariser la capitale a été prise par les élus de cette ville, par ses conseils municipaux et par ses notaires.
Le communiqué répond ensuite à Samir Geagea l'accusant d'avoir souligné le terme "normal" dans le discours de Kassem pour y baser ses analyses et critiques alors que ce terme n'a pas été mentionné dans le discours du numéro deux du Hezb. "Nous avons qualifié l'incident d'individuel et malheureux et qui cause du tort premièrement au Hezbollah, nous ne l'avons jamais estimé "normal", poursuit le communiqué. Le chef des FL avait demandé ce que veut exactement dire cheikh Kassem lorsqu'il demande la clôture du dossier de Bourj Abi Haïdar tant sur le plan politique que médiatique. "Est-ce qu'il laisse entendre que ce n'était qu'un accident de la route tout à fait normal ? Cela est totalement illogique, et si nous l'acceptons, cela signifie que nous abdiquons", avait lancé Geagea, estimant que si cheikh Kassem n'a pas honte de ce qui s'est passé à Beyrouth, "c'est l'État qui devrait avoir encore plus de honte parce que, vingt ans après la fin de la guerre, les milices armées continuent de pulluler dans les rues de Beyrouth sans que les autorités ne prennent la moindre décision".
Aboul Gheit
D'autre part, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmad Aboul Gheit, a estimé, dans une interview au quotidien égyptien al-Ahram, que seul le peuple libanais devrait résoudre le dossier des armes du Hezbollah par le biais du dialogue interlibanais, ajoutant qu'il est impossible pour un non-libanais d'avoir son mot à dire sur le sujet.
Rappelons que sayyed Nasrallah a qualifié, vendredi, les incidents de Bourj Abi Haïdar d'un "incident isolé et malheureux." Il a fustigé l'amplification de l'incident dans les médias et son exploitation politique, accusant, sans le nommer, le Premier ministre Hariri d'en avoir fait une exploitation confessionnelle qui ne servait pas l'unité et lui reprochant de s'être rendu à Bourj Abi Haïdar au lendemain des heurts fratricides : "Nous n'en voulons pas à certains d'entre eux, mais à d'autres si. Ceux-là ont enfoncé le couteau dans la plaie. Ni les hommes d'État ni même les hommes politiques se comportent ainsi", a-t-il déclaré. Le soir même, la réponse de M. Hariri n'a pas tardé : "Je vais où je veux et personne ne me dit où aller. Et je ne suis pas celui qui porte le couteau parce que je ne sais pas comment porter un couteau. Je porte un stylo, je donne un livre et j'aide les gens à s'éduquer. Je suis le fils de Rafic Hariri, qui était un véritable homme d'État."
De son côté, le ministre d'État Jean Oghassabian a estimé que tout projet de retrait des armes doit être le fruit d'une décision politique pour ne pas aggraver les...