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Moyen Orient et Monde - Politique

L’Australie encore réticente à être dirigée par une femme ?

L'ascension éclair de Julia Gillard a laissé une impression sur l'électorat australien.
Les féministes en Australie ont applaudi l'arrivée d'une femme au poste de Premier ministre pour la première fois, mais l'incapacité de Julia Gillard à remporter les élections législatives signifie peut-être que le pays n'est pas encore prêt à un tel changement. Lors des élections législatives du 21 août, ni les travaillistes au pouvoir ni l'opposition conservatrice n'ont obtenu la majorité au Parlement, pour la première fois depuis 70 ans. Les travaillistes, avec 73 élus et auxquels un député indépendant s'est rallié jeudi, doivent encore obtenir le soutien de deux autres élus indépendants pour obtenir une majorité de 76 sièges et ainsi former un gouvernement.
Selon Eva Cox, l'une des figures de proue du féminisme en Australie, certains électeurs ont voté pour Julia Gillard parce qu'elle est une femme, mais d'autres ont voté contre elle, pour la même raison. « Nous ne sommes toujours pas à l'aise avec l'idée d'avoir une femme à la tête du pays, même si cela ne devrait pas être sujet à débat », déclare-t-elle.
La campagne électorale a été émaillée de commentaires sur la coupe de cheveux de la candidate, ou son choix de ne pas avoir d'enfants. L'ancienne avocate, âgée de 48 ans, a, elle, évité de mettre en avant le fait qu'elle était une femme. Avoir autant commenté sa coupe de cheveux et son compagnon « montre que nous ne sommes pas très doués à accepter la présence de femmes à un très haut niveau de responsabilité », estime Eva Cox.
Pour Lauren Rosewarne, professeur à l'université de Melbourne, la crise politique que traverse le pays, la pire depuis des décennies, ne peut être attribuée au fait que Mme Gillard soit une femme. « Les électeurs avaient d'autres soucis en tête », estime-t-elle. Mais l'ascension éclair de Mme Gillard, qui a remplacé en juin le Premier ministre Kevin Rudd, évincé après avoir perdu des soutiens-clés dans les rangs du parti travailliste, a laissé une impression sur l'électorat.
Julia Gillard a veillé pendant la campagne à adoucir son image, par exemple en embrassant des bébés dans les bras de leur mère, et en se présentant seule sur scène, sans son compagnon, souligne Lauren Rosewarne. « Elle a fait très attention à ne pas se montrer aux côtés de son compagnon pour éviter de rappeler aux journalistes et aux électeurs qu'elle vit avec lui sans être mariée et qu'elle n'a pas d'enfant », ajoute-t-elle.
Les sondages réalisés lors de la campagne ont montré que la candidate obtenait un bien meilleur score auprès des femmes que son opposant, le libéral Tony Abbott, indique Hutch Hussein, membre d'Emily's List, un groupe qui soutient la candidature de femmes au sein du parti travailliste. Mais cet avantage pourrait avoir été effacé par la manière dont Mme Gillard a pris la place de Kevin Rudd, l'homme qui avait mis fin à 11 ans de pouvoir conservateur en remportant largement les élections en novembre 2007, avance Claire Braund, qui promeut la présence des femmes à la tête des entreprises.
Il serait désolant que l'Australie ait eu une femme comme Premier ministre pendant deux mois « et puis finalement, nous ne pouvons pas nous y habituer et nous retournons vers quelqu'un » de moins progressiste, ajoute-t-elle. Mais même si Mme Gillard parvient à former un gouvernement grâce au soutien de députés indépendants, elle présidera un Parlement où les femmes sont moins nombreuses qu'avant ces élections. Elles ne seront plus que 41 contre 37 auparavant.
« Je crois que cette élection a surtout montré que nous n'allons pas nécessairement vers une plus grande égalité entre les hommes et les femmes », estime Eva Cox.
Les féministes en Australie ont applaudi l'arrivée d'une femme au poste de Premier ministre pour la première fois, mais l'incapacité de Julia Gillard à remporter les élections législatives signifie peut-être que le pays n'est pas encore prêt à un tel changement. Lors des élections législatives du 21 août, ni les travaillistes au pouvoir ni l'opposition conservatrice n'ont obtenu la majorité au Parlement, pour la première fois depuis 70 ans. Les travaillistes, avec 73 élus et auxquels un député indépendant s'est rallié jeudi, doivent encore obtenir le soutien de deux autres élus indépendants pour obtenir une majorité de 76 sièges et ainsi former un gouvernement.Selon Eva Cox,...
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