Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a réaffirmé que les peuples de la région sont capables de faire disparaître le régime sioniste de la scène internationale. Raheb Homavandi/Reuters
« L'avenir de la Palestine sera déterminé par la résistance des Palestiniens en Palestine, et non à Washington, Paris et Londres », a affirmé M. Ahmadinejad lors d'un discours devant les manifestants rassemblés pour la prière du vendredi à l'Université de Téhéran. Le président iranien a également réaffirmé que « les peuples de la région sont capables de faire disparaître le régime sioniste de la scène » internationale. « Si les dirigeants de la région n'osent pas agir, qu'ils laissent les peuples libres » le faire, a-t-il dit. M. Ahmadinejad a particulièrement critiqué, sans le citer, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qualifié « d'otage » d'Israël. « Qui représentent-ils ? Que veulent-ils négocier ? » a-t-il demandé en évoquant les négociateurs palestiniens. « Le peuple de Palestine et les peuples de la région ne leur permettront pas de vendre aux ennemis le moindre pouce de terre palestinienne », a encore ajouté M. Ahmadinejad.
Paris a aussitôt réagi. « L'outrance et la haine » des propos du président Ahmadinejad sur la « disparition » d'Israël « soulignent l'isolement des dirigeants iraniens », a jugé le ministère français des Affaires étrangères, persuadé que « le peuple iranien ne partage pas cette attitude ». « Ces déclarations (...) reflètent l'intolérance des dirigeants actuels de l'Iran », a estimé le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.
L'Iran, qui ne reconnaît pas Israël dont il prédit régulièrement la disparition, soutient le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et s'oppose à tout compromis avec l'État hébreu. Israël n'a jamais écarté une attaque contre les installations nucléaires de l'Iran, soupçonné par une partie de la communauté internationale de vouloir obtenir la bombe atomique sous couvert de programme nucléaire civil. M. Ahmadinejad a indiqué à ce sujet que « le régime sioniste n'est rien et même ses maîtres (occidentaux) sont trop petits pour mener n'importe quelle sorte d'attaque contre l'Iran ». Le général Hassan Firouzabadi, le chef d'état-major des armées, a dit pour sa part « espérer que nous n'aurons pas à viser les installations nucléaires » d'Israël si l'Iran est attaqué.
Auparavant, selon des images montrées par la télévision d'État, des centaines de milliers de personnes avaient manifesté à Téhéran et à travers l'Iran à l'occasion de la Journée de Qods, organisée tous les ans, le dernier vendredi du mois de ramadan, par le régime iranien en soutien aux Palestiniens. La télévision a montré des foules importantes criant « mort à Israël » et « mort à l'Amérique », agitant des drapeaux palestiniens. De nombreux manifestants brandissaient également des portraits du guide de la République islamique, Ali Khamenei, qui a fermement soutenu depuis un an le président Ahmadinejad face aux contestations de l'opposition réformatrice.