Photo Wassim Daou
« On ne s'adresse pas de cette manière à Beyrouth (...) M. Kassem n'a pas fait attention au fait que la décision de démilitariser la capitale a été prise par les élus de cette ville, par les conseils municipaux, par les notaires (...) Que cheikh Kassem ne s'avise pas d'insulter Beyrouth et ses représentants », a aussi affirmé le député avant de demander à Naïm Kassem d'avoir « l'audace et le courage de s'excuser ».
Ammar Houry a d'autre part salué l'initiative de l'armée libanaise et des forces de sécurité, mais a prévenu que ces mesures n'empêcheront pas les députés de réclamer la démilitarisation de la capitale. « Peut-être que cela prendra du temps, et qu'il faut pour cela la couverture politique du Hezbollah, qui va en fin de compte être convaincu de la nécessité que Beyrouth, et ensuite tout le Liban, soit démilitarisé. Cette mesure est de nature à protéger la Résistance et annule les risques de débordements armés ». Le déploiement de l'armée et des forces de sécurité doit se faire en deux temps, a expliqué M. Houry, pour qui il convient d'abord de désamorcer la tension, et après cela ce sera au tour des forces armées d'intervenir de manière plus technique.
Même son de cloche du côté du ministre des Affaires sociales, Sélim Sayegh, qui a rappelé hier que le Conseil supérieur de sécurité a pris une décision que le Conseil des ministres doit suivre de près, « mais l'important est la concrétisation » de ladite décision, a précisé le ministre. « Le problème ne réside pas dans la possession d'armes personnelles, mais se rattache aux armes détenues par des groupes. Il faut que cela soit réglé le plus tôt possible, car rien ne justifie que des armes soient détenues par des groupes qui ne représentent pas la légitimité de l'État. Nous souhaitons des mesures renforcées. Dans le cas contraire, cela voudra dire qu'il y a une couverture politique qui rend possible l'utilisation des armes dans les rues de la capitale. Les mesures prises après les incidents de Bourj Abi Haïdar doivent être totalement différentes des précédentes », a déclaré M. Sayegh.
Chehayeb et Abdallah
Le ministre de la Jeunesse et des Sports Ali Abdallah a estimé de son côté dans un entretien accordé à la Voix du Liban que la question des armes doit être résolue « de l'intérieur » et que « les forces de l'ordre ont un rôle important à jouer dans ce cadre ». « Personne ne bénéficie de couverture politique » dans cette affaire, a noté le ministre.
Le député de la Rencontre démocratique a quant à lui développé une toute autre théorie, selon laquelle « la solution aux problèmes des armes ne peut être que politique ». « Ce qui est demandé, c'est que les armes soient confisquées et qu'elles soient pointées en direction de l'ennemi. Il est important d'opérer une distinction entre les armes qui servent à défendre le Liban et celles qui circulent dans le pays » de manière désorganisée.
Commentant la proposition du chef du bloc de la Rencontre, Walid Joumblatt, qui a recommandé la mise en place de comités dans chaque rue, M. Chehayeb a expliqué que l'objectif de M. Joumblatt est d'éteindre le foyer de la discorde. « S'attardant sur un éventuel remaniement ministériel, il a relevé que la durée de vie du gouvernement actuel n'est en aucun cas rattachée à un acte d'accusation ou au Tribunal spécial pour le Liban. Même argumentation du côté du député Nagi Gharios qui a mis en avant la nécessité d'un accord politique pour pouvoir parvenir à la démilitarisation de la capitale. Ceux qui s'opposeront à cette mesure devront en répondre à l'opinion publique », a noté le député.