M. Geagea a reçu hier le président et les membres du conseil municipal de Sin el-Fil. Photo Aldo Ayoub
« Aujourd'hui, le déploiement de l'armée au Sud est purement officiel, il permet au gouvernement de faire acte de présence, a souligné le leader des FL. Ce qu'il faut, c'est un déploiement effectif, autrement dit que sa capacité de défense soit correctement camouflée et invisible. Ce déploiement ne doit donc pas être revêtu d'un caractère classique, mais doit ressembler à celui dont bénéficie le Hezbollah aujourd'hui et qui a jusque-là conduit à de bons résultats. »
« Malheureusement, les réelles capacités de l'armée et de ses forces spéciales sont passées sous silence (...) alors qu'elles sont plus nombreuses, mieux préparées et mieux équipées que le Hezbollah, mais cela, les gens ne le savent pas, a déclaré M. Geagea. Je ne doute pas une seconde des capacités de l'armée à mieux défendre le pays. La plus grande preuve, c'est ce qui s'est produit au camp de réfugiés de Nahr el-Bared, une opération complexe qui a réussi rapidement dans des circonstances tout aussi complexes. »
La tactique proposée par M. Geagea, rappelle-ton, consiste à déployer l'armée, dans le plus grand secret, dans le sud du pays. « Cela ne nécessite pas un budget démesuré ni de grands moyens », a-t-il affirmé. De plus, le Hezbollah devra répondre aux ordres de l'armée de manière qu'il ne prenne aucune initiative s'il n'est pas sollicité pour cela par l'armée elle-même, a expliqué M. Geagea. Et de rappeler que le président de la Chambre Nabih Berry est le seul à avoir réagi à sa proposition parce que c'est un homme « constamment ouvert à toutes les idées et toutes les possibilités ».
Pour Samir Geagea, l'absence de consensus autour de cette proposition est un signe que « l'autre partie s'attache au statu quo actuel et que le pouvoir de défendre le Liban se trouve en fait à l'extérieur du pays ».
Se prononçant d'autre part sur l'acte d'accusation du Tribunal spécial pour le Liban, il a assuré qu'il convenait de ne pas aller au-devant de cet acte. « Comme tout le monde, nous protesterons contre cet acte d'accusation s'il s'avère illogique. Il n'y a toutefois pas de raison qu'il y ait aujourd'hui un affrontement politique en prévision de l'acte d'accusation », a-t-il indiqué.