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Économie - Budget

Reprise ou pas, le gouvernement allemand maintient le cap sur la rigueur

Le gouvernement d'Angela Merkel, loin de céder à l'euphorie d'une « croissance XL » de l'économie allemande, a adopté mercredi un plan d'austérité de 80 milliards d'euros qui va toucher sévèrement industriels et chômeurs de longue durée.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schauble.

Le régime sec imposé par la chancelière doit permettre de redresser les finances publiques mises à mal par la crise. Outre la conformité aux critères budgétaires européens, il doit assurer que Berlin respectera un nouveau plafond d'endettement inscrit dans la Constitution, en vigueur à partir de 2016.
Annoncé début juin, le plan prévoit 80 milliards d'euros d'économies cumulées d'ici à 2014. Avec en vrac l'instauration d'une taxe sur les billets d'avion, qui devrait rapporter un milliard d'euros par an, une réduction des prestations aux jeunes parents, aux chômeurs de longue durée, des coupes dans le budget de la défense ou encore une réforme de la législation sur les faillites qui devrait assurer plus de recettes au fisc.
Pour la seule année 2011, le volume d'économies sera de quelque 11 milliards d'euros et il ira crescendo les années suivantes.
Les projets avaient suscité au moment de leur annonce de vives critiques, dans le pays et à l'étranger, où ils faisaient craindre un étouffement dans l'œuf d'une reprise économique encore fragile. Les États-Unis notamment avaient manifesté leur mauvaise humeur.
Mais alors que l'opposition sociale-démocrate continue à trouver les projets de Berlin « antisociaux » parce qu'ils pénalisent principalement les moins nantis, le débat international sur un plan allemand « prématuré, trop rapide, trop rigoureux (...) s'est tu », a relevé le ministre des Finances Wolfgang Schauble.
La plupart des pays européens, que ce soit l'Italie, la France ou le Royaume-Uni, ont dû eux aussi annoncer des mesures d'austérité budgétaire.
De surcroît « en Allemagne, l'un des plus gros obstacles à la croissance économique est l'incertitude croissante des gens sur des déficits », a expliqué M. Schauble, insistant une fois de plus sur l'étroite corrélation dans son pays entre la santé des finances publiques et celle de l'économie.
L'Allemagne a retrouvé le chemin de la croissance, affichant une spectaculaire hausse de 2,2 % du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, qui laisse ses voisins sur place. Et fait dire une nouvelle fois mercredi au ministre de l'Économie Rainer Brüderle que la reprise était « en format XL ».
Mais l'embellie de la conjoncture n'a pas fait dévier la chancelière Angela Merkel de son cours de rigueur.
« Il y a encore un bon bout de chemin devant nous pour retrouver les niveaux d'avant la crise », qui a amputé le PIB allemand de 4,7 % d'un coup l'an dernier, a justifié M. Brüderle.
En outre, à plus long terme, l'assainissement des finances publiques est « une condition indispensable à une croissance économique pérenne », selon son collègue des Finances M. Schauble.
La plupart des ministres concernés ont négocié d'arrache-pied ces derniers mois pour être épargnés par la chancelière et son grand argentier, mais le texte adopté mercredi est très proche du projet initial.
Différence notoire toutefois, une taxe censée toucher les opérateurs de centrales nucléaires et rapporter plus de 2 milliards d'euros par an ne figure plus dans le texte. Elle doit être examinée séparément à la fin de mois.

Le régime sec imposé par la chancelière doit permettre de redresser les finances publiques mises à mal par la crise. Outre la conformité aux critères budgétaires européens, il doit assurer que Berlin respectera un nouveau plafond d'endettement inscrit dans la Constitution, en vigueur à partir de 2016.Annoncé début juin, le plan prévoit 80 milliards d'euros d'économies cumulées d'ici à 2014. Avec en vrac l'instauration d'une taxe sur les billets d'avion, qui devrait rapporter un milliard d'euros par an, une réduction des prestations aux jeunes parents, aux chômeurs de longue durée, des coupes dans le budget de la défense ou encore une réforme de la législation sur les faillites qui devrait...
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