L'an passé, les « gros » de L1 avaient fait leurs emplettes à l'étranger, pillant notamment le FC Porto : Lucho était parti à Marseille, Lisandro et Cissokho avaient rejoint Lyon.
Les prix avaient flambé l'été dernier : 12 millions d'euros pour Stéphane Mbia (de Rennes à l'OM), 15 pour Cissokho, 18 pour Bastos (de Lille à Lyon) et Lucho Gonzalez, 24 pour Lisandro. L'OL avait défrayé la chronique avec près de 70 millions dépensés sur le marché estival.
Cet été, les prix des joueurs n'ont pas vraiment baissé, mais les enveloppes globales sont moins élevées. Certains discours ont pu étonner. À Marseille, Luis Fabiano, le Brésilien de Séville, a été refusé car les 18 millions réclamés par le club andalou étaient jugés exorbitants. « Ils veulent nous rançonner », avait même lancé Jean-Claude Dassier. Mais quelques jours plus tard, M. Dassier annonçait la venue de Loïc Rémy et André-Pierre Gignac pour une somme globale avoisinant les 30 millions d'euros. M. Dassier s'est justifié par le grand âge de Fabiano, qui aura 30 ans en novembre, suggérant ainsi qu'il serait ensuite impossible à revendre sans perte (Gignac a 24 ans, Rémy, 23 ans). De là découlent les divergences de vue avec Didier Deschamps, qui voulait des joueurs d'expérience pour franchir un cap en Ligue des champions. Deux logiques se sont affrontées.
Une troisième logique s'est imposée aussi à Dassier et Deschamps, sans qu'aucun ne l'emporte cette fois : Hatem Ben Arfa est allé au clash et sa fugue s'est traduite par un prêt à Newcastle, alors que l'OM aurait voulu un transfert tout de suite.
L'OL a frappé un grand coup avec la venue de Yoann Gourcuff (ex-Bordeaux) pour 22 millions d'euros. Le club rhodanien, qui avait déjà pris Briand pour environ 6 millions d'euros, est en tout cas loin des sommes lâchées l'été dernier.
La crise (les clubs français sont dans le rouge) et la suppression du DIC (dispositif d'exonération de charges sociales pour les clubs) sont passées par là. Ce qui a peut-être conduit Rennes à céder son international ghanéen Gyan pour 16 millions d'euros à Sunderland. Derrière les deux « olympiques », le PSG a aussi fait bonne figure en recrutant Bodmer, Nenê et Tiéné. Mais, ironie de l'histoire, c'est Toulouse, privé de son attaquant vedette « DD » Gignac, qui caracole en tête de la L1 avec 4 victoires alors que le PSG, Marseille et Lyon (1 seule victoire en quatre journées) sont à la peine.
Mais l'histoire récente a prouvé qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Lyon, qui a traversé de grosses turbulences la saison passée en championnat, a tout de même fini par décrocher une qualification directe pour la Ligue des champions (2e place de L1 la saison écoulée) et s'est même offert la meilleure performance de son histoire avec une demi-finale de Ligue des champions. À Lyon, Jean-Michel Aulas en est persuadé : les investissements à long terme finiront par payer sur la scène européenne. « J'ai dit qu'on voulait gagner une Ligue des champions, et dans un milieu où j'exprime tout haut ce que tout le monde pense tout bas, ça fait jaser. Marseille et Lyon ont fait des efforts sur le plan de l'investissement pour être un jour l'égal des meilleurs européens. On ne va pas lâcher », répétait-il ainsi le 26 août en marge du tirage au sort de la Ligue des champions à Monaco.