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Culture - Planches

Une « Nuit des rois » gratuite pour tous

Oyez, braves gens ! Shakespeare se joue actuellement à Washington « Free for all » (gratuit pour tous). Une incontournable tradition aoûtienne.

Le foyer du Sidney Harman Art Center.

Ce n'es pas encore la rentrée mais un grand événement théâtral se déroule jusqu'au 5 septembre. Il s'agit du « Free for all » (gratuit pour tous) organisée par le Sidney Harman Art Center qui abrite notamment la Shakespeare Theatre Company de Washington. En cet été 2010, tout un chacun est invité à assister, gratuitement, à la pièce de Shakespeare, La Nuit des rois. On obtient les billets en se présentant au guichet deux heures avant le spectacle.
À noter que l'auteur de Hamlet est adulé aux États-Unis plus que partout ailleurs. À Washington, se trouve la plus grande librairie du monde consacrée à ses œuvres et à sa vie, la « Folger's Library » qui organise, à longueur d'année, des spectacles, des expositions, des conférences et des symposiums. Et le Sidney Harman Art Center a mis à la disposition de la Shakespeare Theatre Company une salle de spectacle des mieux équipées.
La version proposée de La Nuit des rois, la comédie la plus jubilatoire de Shakespeare, est aussi extravagante et elle est tirée d'une production signée Rebeccca Bayla Taichman qui avait fait un tabac lors de sa création l'an dernier. Taichman avait magnifiquement recréé la magie de ce travestisme jouant sur un érotisme ambigu qu'avait utilisé Shakespeare. Comme, à son époque, il était interdit aux femmes de monter sur scène, tous les personnages féminins étaient interprétés par de jeunes acteurs. Le rôle de Viola était tenu par un jeune homme, jouant le rôle d'une demoiselle habillée en garçon qui soupire d'amour pour Orsino... L'histoire est la suivante. Rescapée d'un naufrage qui l'a séparée de son frère jumeau, Sébastien, la jeune Viola débarque dans un pays nommé Illyrie à l'âme froide et dont les habitants souffrent de mélancolie. Pour survivre, elle revêt des habits d'homme semblables à ceux de son frère et tente d'entrer au service d'une comtesse, Olivia, qui porte, elle aussi, le deuil d'un frère aimé. Mais elle se retrouve page chez le prince Orsino, amoureux de la comtesse. Tout en se faisant messagère de son amour auprès d'Olivia, Viola, qui se fait nommer Césario, tombe amoureuse de son maître Orsino. Malentendus, quiproquos, méprises s'ensuivent par la force des choses. Surtout avec l'arrivée du frère Sébastien que l'on croyait mort et qui, à son tour, s'éprend de la princesse.

Pluie de pétales de rose
Dans ce jeu de doubles et de reflets, la raison et la déraison, la gravité et la farce semblent se répondre, et la mise en scène suit ce rythme en forçant sur la note romantique. Ainsi, chaque fois que Cupidon lance ses flèches, une pluie de milliers de pétales de rose tombe du plafond et tapisse la scène, et même la comtesse, d'abord toute de noire vêtue, prend des couleurs. À la fin du premier acte, elle troque sa tenue de deuil pour une fraîche robe parme. Car « si doux est l'amour que nous avons imploré, plus doux est l'amour qui s'offre de lui-même ».
La Nuit des rois évoque un monde sans équilibre, à commencer par Orsino et ses profonds vagues à l'âme. Les autres font aussi dans l'excès d'une manière ou d'une autre, sauf le bouffon Feste. Un fou intelligent, le seul à voir clair dans cet univers où tout le monde s'est créé une apparence trompeuse. À travers ce personnage, perce la part de critique sociale que Shakespeare avait injectée dans cette pièce puisque c'est le fou, le personnage le plus humble, qui perce à jour les riches et distille une certaine sagesse autour de lui.
Si on court à Washington assister à ce spectacle, ce n'est pas parce l'on n'a pas à débourser un sou, mais pour son excellent ordonnancement, son allant et son originale mise en scène. Parfois donc, gratuité peut rimer avec qualité. 
Ce n'es pas encore la rentrée mais un grand événement théâtral se déroule jusqu'au 5 septembre. Il s'agit du « Free for all » (gratuit pour tous) organisée par le Sidney Harman Art Center qui abrite notamment la Shakespeare Theatre Company de Washington. En cet été 2010, tout un chacun est invité à assister, gratuitement, à la pièce de Shakespeare, La Nuit des rois. On obtient les billets en se présentant au guichet deux heures avant le spectacle.À noter que l'auteur de Hamlet est adulé aux États-Unis plus que partout ailleurs. À Washington, se trouve la plus grande librairie du monde consacrée à ses œuvres et à sa vie, la « Folger's Library »...
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