Le Premier ministre du Japon, Naoto Kan. Photo AFP
La hausse du yen rend moins compétitifs les produits d'un pays dont l'économie repose encore largement sur l'exportation et pèse sur le sentiment des industriels, menaçant encore un peu plus une reprise déjà poussive. Le taux directeur japonais étant maintenu depuis des années au niveau extrêmement bas de 0,1 %, toute la question est de déterminer quelle est la marge de manœuvre à la disposition de la Banque centrale. Le Comité de politique monétaire de la BoJ semble partagé sur la pertinence d'un nouvel assouplissement, certains de ses membres estimant qu'il devrait se donner un peu plus de temps encore pour étudier l'impact du yen fort sur l'économie, ajoute le Nikkei, sans identifier ses sources. Si la situation sur les marchés devait se stabiliser en début de semaine, le comité pourrait retarder sa décision jusqu'à sa réunion ordinaire des 6 et 7 septembre, ajoute le quotidien économique japonais.
Le Wall Street Journal estime pour sa part plus plausible une réunion extraordinaire de la Banque centrale dès aujourd'hui ou mardi. En outre, le Premier ministre Naoto Kan a demandé au ministre de l'Industrie de préparer un plan « pour promouvoir l'investissement dans le pays » d'ici à octobre, dans un souci de défendre l'emploi, rapportait hier la presse japonaise. L'idée est de se servir des quelque 200 000 milliards de yens (2 360 milliards de dollars) qui dorment sur les comptes de dépôt des entreprises japonaises pour stimuler l'investissement et la création d'emplois.
Durcissant sa position initiale, M. Kan a aussi mis la pression sur la Banque centrale - théoriquement indépendante du pouvoir politique - pour qu'elle prenne de nouvelles mesures pour soutenir l'économie de l'archipel, qui reste engluée depuis des années dans un cycle déflationniste. M. Kan a indiqué qu'il rencontrerait le gouverneur de la Banque du Japon la semaine prochaine, à son retour des États-Unis. Comme chaque année, les principaux banquiers centraux de la planète étaient réunis la semaine dernière à Jackson Hole, un lieu de villégiature huppé du Wyoming (nord-ouest des États-Unis), à l'invitation de la Réserve fédérale. Ils ont donc eu tout le loisir de discuter des avantages et des inconvénients d'une intervention concertée des banques centrales internationales.