Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Retrait

Critiqué sur sa politique en Afghanistan, Obama se garde une marge de manœuvre

De hauts responsables américains appellent à retarder la date du départ des soldats US,
fixée à juillet 2011.
Face à des critiques de plus en plus ouvertes sur le conflit afghan, le président américain Barack Obama maintient une ambiguïté, que certains jugent stratégique, sur ce qui va se passer en juillet 2011, date officielle de début de retrait des troupes occidentales.
Ces dernières semaines, de hauts responsables de la défense ont adressé à M. Obama des appels à peine voilés pour que cette date soit retardée. Mais la guerre est de plus en plus impopulaire dans l'opinion américaine, en particulier parmi ses alliés démocrates.
M. Obama avait mentionné pour la première fois une date de départ en décembre 2009, tout en annonçant l'envoi de troupes supplémentaires. Il avait alors parlé de juillet 2011, « en tenant compte des conditions sur le terrain ». Depuis lors, les responsables de son administration ont interprété ces propos de différentes manières. Face aux Afghans, ce délai a été mis en avant pour inciter le président Hamid Karzaï à prendre plus de responsabilités, mais face aux Pakistanais, Washington a insisté sur l'engagement de long terme, craignant qu'autrement Islamabad ne décide de maintenir des liens avec les talibans.
Barack Obama a presque mené une « politique de confusion délibérée » sur la question, estime Michael O'Hanlon, du groupe de réflexion Brookings Institution. « Je pense qu'il veut (...) garder une certaine souplesse sur ce qu'il fera l'été prochain. » À ce moment-là, les États-Unis et leurs alliés auront été en guerre pendant près de 10 ans en Afghanistan, depuis l'invasion du pays pour en chasser les talibans et y débusquer les dirigeants d'el-Qaëda après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Or l'insurrection des talibans est toujours féroce dans le sud du pays. En juillet, 66 soldats américains y ont perdu la vie, soit le mois le plus meurtrier depuis le début du conflit pour les forces américaines.
Le chef des marines américains, le général James Conway, a déclaré mardi dernier que les talibans pensaient qu'ils n'avaient qu'à « tenir » jusqu'en juillet 2011, mais qu'ils ne devraient pas se réjouir trop vite, car aucun départ massif de soldats américains n'est prévu dans leur bastion du sud du pays.
Une semaine auparavant, le général David Petraeus, qui dirige les forces internationales en Afghanistan, avait déclaré qu'il ne considérait pas la date de juillet 2011 comme « contraignante ».
Ces déclarations ont provoqué la colère des opposants à la guerre, à l'image de Derrick Crowe, directeur politique de la Brave New Foundation. Pour lui, les généraux « travaillent activement à façonner un environnement politique qui restreint les choix du président, d'une manière très proche de l'insubordination ». « Ce qu'on est en train de voir, c'est un très fort groupe de généraux qui n'acceptent pas la nécessité d'un retrait significatif et font tout leur possible pour que l'ampleur de ce retrait soit presque insignifiante », dit-il. Or, pour lui, la présence américaine n'a pas mis fin au conflit afghan, mais l'a peut-être amplifié au contraire. Évoquant la date de juillet 2011 pour un début de retrait, le vice-président américain Joe Biden a expliqué lundi qu'il était nécessaire de fixer un délai pour que les dirigeants afghans se tiennent prêts à prendre le relais. Mais « nous ne partons pas en 2011, nous entamons la transition », a-t-il affirmé. Ces propos ont été salués par la très conservatrice Heritage Foundation, qui a appelé le président Obama à « supprimer sans équivoque la date butoir » car les États-Unis et leurs alliés « ne peuvent pas s'en aller d'Afghanistan tant que le travail ne sera pas fait ».
Face à des critiques de plus en plus ouvertes sur le conflit afghan, le président américain Barack Obama maintient une ambiguïté, que certains jugent stratégique, sur ce qui va se passer en juillet 2011, date officielle de début de retrait des troupes occidentales.Ces dernières semaines, de hauts responsables de la défense ont adressé à M. Obama des appels à peine voilés pour que cette date soit retardée. Mais la guerre est de plus en plus impopulaire dans l'opinion américaine, en particulier parmi ses alliés démocrates.M. Obama avait mentionné pour la première fois une date de départ en décembre 2009, tout en annonçant l'envoi de troupes supplémentaires. Il avait alors...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut