Prenant la parole au cours d'un iftar au palais de Baabda, le chef de l'État a affirmé : « Il n'est plus permis, quelles que soient les circonstances ou les parties en cause, de céder devant la discorde communautaire et sectaire. » Et d'inviter les Libanais à « faire en sorte que l'entente entre eux soit permanente, et non occasionnelle ou temporaire », et surtout qu'elle soit issue « d'une volonté libanaise interne, et non pas d'un parrainage fraternel, que du reste nous accueillons avec gratitude ».
« La convivialité, a ajouté le chef de l'État, devant un parterre d'une centaine de personnalités de tous horizons, parmi lesquelles se trouvaient tous les chefs religieux du pays, doit être un acte de foi renouvelé et un style de vie continu. »
Et d'assurer que dans un tel climat, l'État se fait fort de poursuivre l'exécution des chantiers internes et de progresser dans la réforme et l'édification des institutions de l'État, ainsi que dans la réalisation de tout ce à quoi s'est engagé le gouvernement dans la déclaration ministérielle.
« Le défi permanent que nous devons relever, a affirmé le chef de l'État, consiste à confirmer que plusieurs communautés peuvent trouver leur place au sein d'un régime politique démocratique, comme cela est le cas au Liban, et non pas de vivre dans un régime démocratique auquel elles ne participeraient pas. »
Le chef de l'État s'est dit confiant que tous les problèmes qui surgissent sont susceptibles d'être réglés par le dialogue et par un recours à l'arbitrage des institutions.
« Une force de dissuasion propre »
Le chef de l'État a par ailleurs livré les grandes lignes de sa stratégie de défense du Liban, précisant que son appel à l'équipement de l'armée est justifié par le besoin de faire face aux « menaces répétées » d'Israël, et par l'édification d'une « force de défense et de dissuasion propre ». Le président Sleiman a prôné dans ce cadre une action soutenue pour appliquer la résolution 1701, le raffermissement de l'unité nationale, la lutte contre le terrorisme, le démantèlement des réseaux d'espionnage et l'installation d'un filet de sécurité politique et diplomatique régional et international.
M. Sleiman a affirmé qu'il se considère tenu de décider, dans les prochaines semaines, du programme essentiel d'armement « qui relève des devoirs de l'État », tout en affirmant que « les aides des États amis et frères restent nécessaires pour permettre à l'armée, libre de toutes les conditions qui lui seraient imposées, de renforcer ses constantes et son attachement à la démocratie et de faire échec au fanatisme et au terrorisme ».
Pour le chef de l'État, « les contributions et dons » de la population ont pour but de « manifester son entente sur l'institution militaire ».
Sur un autre plan, le chef de l'État a affirmé sa volonté d'établir les rapports des « réfugiés palestiniens » avec « l'État et la population » sur des « bases saines et tranquilles », loin de tout ce qui peut conduire à l'implantation. Et d'insister sur la responsabilité internationale à leur égard, que ce soit sur le plan de leurs besoins humains fondamentaux ou sur le plan de la recherche d'un règlement juste et global à la crise du Moyen-Orient.
Tout en affirmant son attachement au droit du retour, à la légalité internationale, à la conférence de paix de Madrid et à l'initiative de paix arabe, le chef de l'État a affirmé que « le Liban n'approuvera aucun accord auquel on parviendrait, s'il se fait indépendamment de son intérêt supérieur ou contrairement à lui ».