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Sport - Football - Qualifications Euro 2012

Blanc, l’entraîneur à la main de fer et au gant de velours

Laurent Blanc n'a rappelé que neuf mondialistes et fait la part belle aux « Norvégiens », pour sa première « vraie » liste, si l'on excepte les suspendus. La révolution - de velours - est en marche.

Laurent Blanc très décontracté avant la conférence de presse au cours de laquelle il a dévoilé les noms des joueurs retenus pour les deux premiers matches qualificatifs pour l’Euro 2012.  Jacky Naegelen/Reuters

Chaque nouveau gouvernement l'annonce lors de son intronisation : il formera une équipe resserrée. Mais ne le fait jamais. Laurent Blanc, lui, n'avait rien annoncé. Mais a décidé de construire un groupe compact pour sa première série de deux matches à la tête de l'équipe de France. Pour affronter le Belarus (3 septembre) puis la Bosnie-Herzégovine (7 septembre), le patron des Bleus a retenu 21 joueurs. Pas 22 ou 23 comme son ou ses prédécesseurs avaient tendance à le faire. La raison ? Elle est simple : le sélectionneur national ne veut pas prendre des joueurs pour prendre des joueurs, ni se sécuriser, et au final les envoyer dans les tribunes lors des deux rencontres. « 21, c'est bien pour deux matches. Si des joueurs se retrouvent dans les tribunes lors des deux matches, ce n'est pas la meilleure manière de les préparer. L'idéal serait de prendre 18 joueurs. Mais on part en Bosnie, et si on a des problèmes la veille ou la nuit... »

Un joueur, un poste
À la lecture de la liste, une absence a marqué l'assistance : celle de Jérémy Toulalan. D'accord, le Lyonnais a été suspendu pour un match face la FFF suite aux événements de Knysna, mais il semblait acquis que Laurent Blanc l'appellerait, au moins pour la deuxième rencontre en Bosnie-Herzégovine. Il n'en a rien été. Et la suspension de l'ancien Nantais n'est pas la seule raison : « Lui-même et son entraîneur ont décidé de changer de poste. Ce n'est pas anodin et ça m'est arrivé. Si Jérémy revient, ce sera à son poste actuel en défense centrale. Pour le moment, à ce poste-là, il n'est pas incontournable et n'a pas l'expérience. Il faut un certain temps d'adaptation. » Éric Abidal, cité par le sélectionneur, est dans le même cas que Toulalan. Il n'a pas été appelé car le sélectionneur veut d'abord savoir où le Barcelonais évoluera cette saison. En fonction de cela, il fera ses choix. Mais une chose est certaine, on ne reverra pas l'arrière gauche barcelonais jouer dans l'axe en équipe de France. Et vice-versa. Il n'y a qu'en cours de match que Laurent Blanc dérogera à cette règle. Certains profils polyvalents, tels que celui de Lassana Diarra, lui offrant ce luxe.

Respect des Bleus
Si Laurent Blanc a confectionné sa liste en ne prenant que des joueurs qui évolueront à leur poste en club, le sélectionneur national aussi laissé entendre qu'il n'y aurait pas de passe-droit concernant le temps de jeu. Ou exceptionnellement. À savoir : il faut jouer en club pour prétendre aux Bleus. Ça sonne comme une évidence, mais ça n'a pas toujours été le cas. « Il est plus facile d'être titulaire en club pour être appelé en équipe nationale. Après, il peut y avoir des situations ponctuelles... Il faut que le joueur ait un temps de jeu conséquent. » Autre conclusion tirée par Laurent Blanc, l'observateur et le sélectionneur : l'équipe de France ne prime plus. Il va falloir que ça change : « L'équipe de France n'est plus un vecteur essentiel dans les choix de carrière. Elle doit le revenir. On va suivre ça avec attention. Il est bien de dire que l'on joue dans des grands clubs... Mais le mieux est de jouer. » Au Real, Benzema et L. Diarra ont une situation à clarifier. Dans sa grève, Ben Arfa aura peut-être saisi le message.

Un noyau à dessiner
Laurent Blanc avait annoncé qu'on reverrait des « Norvégiens » dans la deuxième liste de son ère. Il n'avait pas menti. Seuls neuf mondialistes font leur retour (dont les trois gardiens, plus Sagna, Clichy, A. Diarra, Diaby, Malouda et Valbuena). Le reste est constitué majoritairement de joueurs qu'il avait appelés pour sa première (10), plus un petit nouveau Kevin Gameiro et un revenant Louis Saha. En agissant de la sorte et faisant confiance aux joueurs qui ont constitué ce que certains ont qualifié d'équipe de France A', Laurent Blanc envoie un message fort à ses hommes : leur présence à Oslo ne devait rien au hasard. Le patron des Bleus veut construire avec eux : « On a repris beaucoup de joueurs qui étaient en Norvège. Après, il faut être cohérent. Avoir une équipe de jeunes, c'est bien. Mais au plus haut niveau, ça ne suffit pas. Il faut trouver des accompagnateurs et des joueurs qui ont de l'expérience. On a essayé d'en mettre. (...) On n'a pas la possibilité de s'appuyer sur un noyau incontestable. On va essayer de dessiner le contour du noyau dans lequel je compte m'appuyer dans le futur. Par exemple, en Norvège, certains m'ont montré de belles choses. M'Vila, en particulier. Il n'aurait pas été concevable de ne pas le rappeler. »

Pas d'étoiles filantes
Laurent Blanc a appelé un seul petit nouveau pour cette deuxième liste. Il s'agit de Kevin Gameiro, un attaquant qui évolue à Lorient et qui performe depuis quelques saisons déjà. « Gameiro est un joueur intéressant, jeune, qui aurait certainement eu sa chance en Norvège s'il n'avait pas été blessé. Il va découvrir le niveau international qui est autre chose que la Ligue 1 », s'est justifié le sélectionneur. Certains auraient été tentés d'appeler d'autres nouveaux, pour des raisons sportives, voire pour déplacer le débat, mais Laurent Blanc, lui, ne cédera pas aux étoiles filantes. Si l'on s'en tient à ce que le nouveau patron des Bleus a dit, on ne rentrera pas en équipe de France après deux bons matches.
« Ce n'est pas à travers une performance que l'on juge un joueur », a-t-il lancé avant de répondre quelques minutes plus tard aux journalistes qui s'étonnaient de ne pas voir Laurent Koscielny dans la liste et qui pourrait décider de jouer avec la Pologne : « Si Koscielny veut jouer avec la Pologne, qu'il y aille. On le suit, mais il y a deux ans, il jouait à Tours. L'an dernier à Lorient. Là, il a fait un saut. S'il s'impose à Arsenal, on verra. Mais on ne pourra pas jouer avec sept ou huit axiaux. » Les vingt et un ont rendez-vous à Clairefontaine lundi.
Chaque nouveau gouvernement l'annonce lors de son intronisation : il formera une équipe resserrée. Mais ne le fait jamais. Laurent Blanc, lui, n'avait rien annoncé. Mais a décidé de construire un groupe compact pour sa première série de deux matches à la tête de l'équipe de France. Pour affronter le Belarus (3 septembre) puis la Bosnie-Herzégovine (7 septembre), le patron des Bleus a retenu 21 joueurs. Pas 22 ou 23 comme son ou ses prédécesseurs avaient tendance à le faire. La raison ? Elle est simple : le sélectionneur national ne veut pas prendre des joueurs pour prendre des joueurs, ni se sécuriser, et au final les envoyer dans les tribunes lors des deux rencontres. « 21, c'est bien pour deux matches. Si...
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