De Paris à la Côte d'Azur en passant par l'Aquitaine ou les Alpes, les professionnels parlent de « belle saison » avec, selon les lieux, un mois de juillet ou d'août plus rempli que l'autre.
Si le littoral est toujours la vedette de l'été, la montagne a attiré les familles pour ses petits prix. Le public est « plus familial » et modeste que l'hiver, résume un professionnel.
Les stars de l'été 2010 se nichent aussi à Albi (Tarn) qui affiche un bond de fréquentation de 30 % en août grâce à la récente inscription de la cité épiscopale sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Ou encore à Metz qui profite à plein de l'ouverture du Centre Pompidou : +22 % en juillet, +67 % en août.
Paris a bénéficié, comme pour le reste du pays, d'un tourisme hexagonal croissant et du retour des étrangers, en provenance de pays voisins européens ou lointains comme les États-Unis.
En Bretagne et en Aquitaine, les Britanniques et Néerlandais ont été plus nombreux que l'an passé, tout comme les Allemands en Alsace.
L'Europe du Nord a opté pour le Languedoc tandis que les Russes ont fait leur apparition à La Rochelle.
Les touristes venant de pays hors zone euro ont profité à plein de la baisse de la monnaie européenne par rapport au dollar, faisant le bonheur des palaces parisiens ou azuréens.
Juillet a été « historique », selon le directeur général du Plaza Athénée à Paris, avec un taux de remplissage de 95,5 % et un prix moyen de 1.073 euros. Août est en repli, avec le retour chez elle de la clientèle du Moyen-Orient pour le ramadan, mais « affiche un taux d'occupation de 65 % contre 56 % en août 2009 », souligne François Delahaye à l'AFP.
Les hôtels-clubs ont bien fonctionné cet été alors que l'hôtellerie traditionnelle a moins souffert que l'an passé. Mais tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Dans le Nord, les professionnels font « grise mine » avec 54 % de taux d'occupation au cœur de la saison.
Depuis la crise, beaucoup de vacanciers ont opté pour des hébergements plus économiques, quand ils ne se réfugient pas dans une maison familiale.
Les campings, grands vainqueurs l'an dernier, ont connu cet été une fréquentation identique à 2009, affirme à l'AFP Guylhem Féraud, président de la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air.
Les gîtes sont en léger retrait, selon une première estimation : 83 % de taux d'occupation en août pour les Gîtes de France contre 88 %. Juillet est resté stable à 75 %.
Ce qui frappe surtout les professionnels cet été, ce sont les budgets serrés des Français : séjours plus courts, réservations de dernière minute, moins de restaurants ou de dépenses loisirs.
Même dans les campings, c'est régime sec : « Les recettes annexes, générées par la restauration ou l'alimentation, ont baissé, selon les gestionnaires de camping », souligne M. Féraud selon lequel la clientèle devient « de plus en plus exigeante avec la crise » en termes de qualité et d'animations inclues dans le prix.
Quand ils partent à l'étranger, les Français adoptent les mêmes comportements : les bons prix dictent la destination.
Les départs ont augmenté (+17 % en juillet, +7 % en août). Les recettes ne devraient cependant pas croître d'autant, pénalisées par les promotions.