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Économie - Liban - Bilan

La consolidation fiscale devient urgente, avertit la Bank Audi

Le rapport semestriel de la Bank Audi s'est félicité des résultats affichés sur le plan économique au cours des six premiers mois de l'année, soulignant toutefois la nécessité de mettre en œuvre les réformes structurelles tant attendues. Celles-ci devraient permettre de réduire la vulnérabilité du Liban aux troubles politico-sécuritaires et à son niveau élevé d'endettement, dans un contexte mondial de craintes sur les dettes souveraines.
Selon le rapport semestriel de la Bank Audi, les conditions économiques au cours des six premiers mois de 2010 se sont inscrites dans la prolongation de la performance vigoureuse enregistrée ces dernières années. Selon les estimations révisées du Fonds monétaire international (FMI), le Liban pourrait en effet enregistrer un taux de croissance de son produit intérieur brut (PIB) réel de l'ordre de 8 % cette année, se classant au deuxième rang régional et au quatrième rang mondial. En parallèle, le taux d'inflation, qui avait enregistré un niveau modéré de 4,2 % en 2009, est demeuré par la suite relativement bas, s'élevant à 3,2 % au premier semestre de 2010.

Le tourisme et l'immobilier, deux piliers du secteur réel
La Bank Audi indique à cet égard que les indicateurs du secteur réel libanais ont connu une croissance solide au premier semestre, dans un contexte politico-sécuritaire relativement stable. Les secteurs du commerce et des services ont affiché les meilleures performances, contribuant le plus à la croissance économique du pays, souligne le rapport.
L'activité du secteur touristique a notamment connu une croissance significative au cours du premier semestre de 2010, par rapport à la même période de 2009. Les chiffres publiés par le ministère du Tourisme ont en effet indiqué que quelque 964 067 touristes ont visité le Liban au cours du premier semestre de l'année en cours, soit une progression de 27 % en comparaison avec l'an dernier. À cet égard, le World Travel and Tourism Council (WTTC) prévoit un taux de croissance réelle de l'industrie touristique libanaise de 11,3 % en 2010, ce qui placerait le Liban en première place mondiale en termes de croissance du secteur touristique. L'activité aérienne a, en parallèle, suivi une trajectoire ascendante. Les chiffres publiés par l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) indiquent que le nombre de passagers a progressé de 16,4 % au cours des six premiers mois de l'année, totalisant 2 409 359 passagers. En outre, les dépenses moyennes par touriste ont à nouveau augmenté, les achats détaxés ayant enregistré une hausse de 28 % au cours du premier semestre de 2010, selon la firme Global Blue.
Au niveau du marché de l'immobilier, ce dernier a continué d'afficher une solide performance au cours du premier semestre de 2010, alors que les économies régionales et internationales connaissent un redressement économique graduel, quoique lent. Selon les chiffres publiés par le Registre foncier, le nombre des ventes immobilières a en effet augmenté de 39 % au cours des six premiers mois de l'année, à 45 939, un niveau record par rapport aux années précédentes. Autre record, celui de la valeur des ventes immobilières, qui ont totalisé 4,7 milliards de dollars au premier semestre, soit un bond significatif de 92 %, en comparaison avec la même période de l'an dernier.

Le volume des échanges en hausse de 12,3 %
Au niveau du secteur extérieur, le volume des échanges commerciaux a affiché une croissance de 12,3 % au premier semestre de l'année, favorisé par la signature de trois accords commerciaux avec la Turquie, la Jordanie et le Qatar, rappelle le rapport. Les importations ont en effet augmenté de 9,6 %, en raison notamment d'une demande locale soutenue, tandis que les exportations ont bondi de 25,1 % au cours du premier semestre de 2010, dans un contexte de redressement économique graduel dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), qui accapare 42 % du total des exportations libanaises.
Le rapport de la Bank Audi souligne à ce sujet que le Liban a bénéficié de la dépréciation de l'euro, étant donné qu'une part conséquente des importations du pays proviennent de la zone euro, alors que les exportations sont en majeure partie destinées à des économies dollarisées.

Le déficit public en forte baisse
Au niveau fiscal, alors que les recettes publiques ont augmenté de 2 % au cours des six premiers mois de 2010 grâce à l'amélioration des conditions économiques, les dépenses totales ont diminué de 9,6 % sur base annuelle, principalement en raison de l'important recul des transferts à l'EDL et l'ajournement de certaines dépenses dans l'attente de la ratification ultérieure du budget. Le déficit public a, par conséquent, chuté de 41,2 % depuis le début de l'année, indique la Bank Audi, qui rappelle toutefois que le projet de budget 2010 ratifié par le gouvernement et envoyé au Parlement pour approbation prévoit une augmentation du ratio déficit public au PIB de 8,8 % en 2009 à 10,7 % cette année, principalement en raison d'une croissance notable des dépenses d'investissement.
En parallèle, le rapport indique que la dette publique s'est légèrement contractée au premier semestre, reculant de 0,2 %, à 51 milliards de dollars fin juin.

Les actifs bancaires à 122 milliards de dollars
Enfin, le secteur bancaire a, pour sa part, connu une activité saine au premier semestre, quoique à une cadence inférieure à celle de la période similaire de 2009. Le total des actifs des banques opérant au Liban a ainsi progressé de 5,6 % au cours de la période couverte, contre 9,9 % au premier semestre de 2009, pour atteindre 121,7 milliards de dollars fin juin 2010.
En ce qui concerne le marché des capitaux, suite à la progression importante des prix des actions et obligations en 2009, ces derniers ont consolidé leurs gains au cours du premier semestre, n'enregistrant pas de fluctuation considérable au niveau de la valeur ou du volume d'échanges. L'indice des actions cotées à la Bourse de Beyrouth a diminué de 3,2 % au cours de la période couverte de 2010, alors que le spread moyen sur les eurobonds a connu une contraction de 18 points de base.
En conclusion, le rapport de la Bank Audi a mis en garde contre la susceptibilité du Liban face aux risques conjoncturels, à l'instar des chocs politiques ou sécuritaires, estimant que celle-ci demeure aujourd'hui élevée et figure en tête des vulnérabilités. De même, les questions d'endettement et de déficit publics figurent parmi les problèmes les plus critiques auxquels fait face le pays, ajoute le rapport.
La banque a ainsi réitéré son appel en faveur de réformes structurelles drastiques afin d'assurer un atterrissage en douceur aux finances publiques. Le rapport a souligné que ces réformes devenaient de plus en plus urgentes, dans un contexte mondial de crainte sur l'endettement souverain et face à un rétrécissement de l'assistance internationale, en raison de la crise mondiale. 
Selon le rapport semestriel de la Bank Audi, les conditions économiques au cours des six premiers mois de 2010 se sont inscrites dans la prolongation de la performance vigoureuse enregistrée ces dernières années. Selon les estimations révisées du Fonds monétaire international (FMI), le Liban pourrait en effet enregistrer un taux de croissance de son produit intérieur brut (PIB) réel de l'ordre de 8 % cette année, se classant au deuxième rang régional et au quatrième rang mondial. En parallèle, le taux d'inflation, qui avait enregistré un niveau modéré de 4,2 % en 2009, est demeuré par la suite relativement bas, s'élevant à 3,2 % au premier semestre de 2010. Le tourisme et l'immobilier,...
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