« Les femmes, comparées aux hommes, sont plus travailleuses », a déclaré le porte-parole de la chaîne, Tarik Ismaïl, à l'AFP. « Si tout se passe bien, nous appliquerons ce programme dans le reste du royaume », à condition d'obtenir l'autorisation du ministère du Travail, a-t-il ajouté. Les caisses derrière lesquelles ces femmes sont installées, dans le supermarché situé dans un centre commercial du quartier huppé de Roshan, portent la mention « réservé aux femmes et aux familles ». M. Ismaïl a indiqué que la chaîne était demeurée discrète sur l'affaire en raison de son caractère sensible.
Signe de la difficulté de l'entreprise, une enseignante de l'Université de Djeddah, Reem Assaad, fait campagne depuis 2008 pour que le ministère du Travail autorise les femmes à travailler comme vendeuses dans les magasins de lingerie féminine, afin de réduire l'embarras des clientes. Sans succès jusqu'à présent.
Appels au boycott
De fait, les réticences restent fortes. La semaine dernière, un professeur d'université de Riyad, cheikh Youssef al-Ahmad, connu pour son opposition à la mixité, avait appelé au cours d'un talk-show au boycott de la chaîne Panda pour protester contre cette initiative. La chaîne dispose d'une centaine de magasins à travers le royaume. Les caissières ne portent pas l'uniforme du supermarché, mais la longue abaya noire obligatoire dans le royaume et un voile recouvrant les cheveux.
L'Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, pratique le wahhabisme, une interprétation puritaine de l'islam. Les restaurants du royaume comportent ainsi une section séparée réservée aux femmes et aux familles, et une autre réservée aux hommes seuls. Il est en outre interdit à la femme de voyager, se marier ou avoir accès aux services médicaux sans la présence ou l'autorisation d'un membre masculin de la famille. Elle n'a également pas le droit de conduire.