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Liban - Social

Violence chez les jeunes : un camp d’été pour recadrer les délinquants

De nombreux enfants issus de milieux défavorisés participent au camp d'été du Mouvement social. Il s'agit de les aider à canaliser leur violence à travers des activités.

Ibrahim explique fièrement l’un des projets.

« Un jour, lorsque j'ai refusé de préparer un narguilé à mon père, il m'a roué de coups », raconte Ibrahim, le nez dans les magazines et les tubes de colle. Mahmoud, lui, repense au jour où il a abandonné l'école, incapable de gérer une autorité quelconque : « Le professeur m'a embêté, alors je l'ai frappé. » Une dizaine d'enfants qui cachent des douleurs similaires essaient d'oublier leur misère et s'appliquent à manier crayons de couleur et autres bricoles.
Ces enfants issus de milieux défavorisés sont déboussolés et contraints de se réfugier derrière la violence. Des éducateurs et volontaires du Mouvement social, soucieux de les voir progresser, tentent de leur donner la joie de vivre malgré les obstacles qu'ils peuvent rencontrer.
L'association s'engage depuis 1961 en faveur du « respect des droits humains fondamentaux » dans plus de dix centres sur l'ensemble du territoire libanais.
« Nous luttons pour une société plus juste et plus humaine », déclare Gisèle Achkar, chargée de l'information et de la communication. « Nous défendons le droit à la différence et le droit à la citoyenneté » ajoute-t-elle.
En raison des violences et des différents conflits que traverse le pays, ces enfants ont perdu tout repère possible. Le Mouvement social essaie de lutter contre le décrochage scolaire en développant les capacités des enfants en difficulté.
Dans cet objectif, le camp d'été du Mouvement social, qui s'inscrit dans le programme du club préprofessionnel, se déroule sous forme d'ateliers, d'activités et de visites du patrimoine. Le projet concerne les enfants déscolarisés âgés de 10 à 14 ans. « Il est capital d'accorder à ces jeunes une éducation de base. Une éducation qui se fera en trois étapes », explique Mme Achkar. D'abord, la priorité de l'association est d'alphabétiser ces enfants pour ensuite leur inculquer les valeurs de la citoyenneté. Les éducateurs spécialisés travaillent donc sur la confiance en soi de l'enfant : « À force d'être soumis à différentes sortes de violence, que ce soit dans la rue ou à la maison, ces jeunes ont perdu toute estime de soi. Nous essayons de leur redonner confiance en eux-mêmes et de les aider à se comprendre. Il ne faut pas oublier que la finalité du parcours est de leur fournir le bagage nécessaire pour qu'ils s'intègrent dans la société. »
L'un des enfants raconte fièrement qu'ils se sont unis pour construire une forteresse et semble avoir compris que l'union fait la force. Pour les éducateurs, c'est un premier pas. Une fois qu'ils ont acquis la notion de citoyenneté, ils peuvent entamer la notion de l'appartenance au pays.
« Il est primordial d'apprendre à ces enfants comment contenir leur colère. Ils doivent comprendre que la violence n'est pas la bonne solution », expliquent deux éducateurs, Fadi et Rana. « Nous les encourageons à s'exprimer par le dessin ou la conversation pour qu'ils extériorisent leur colère différemment », ajoutent-ils. Un travail de à long terme pour ces éducateurs qui s'investissent au maximum pour que les enfants puissent vivre une meilleure enfance.
Dans le cadre du projet « Protection des enfants dans les zones en conflit », financé par l'Union européenne, l'association offre une « formation » souvent acceptée à bras ouverts. « Les enfants sont dans une situation très critique et difficile ! » assure Fadi. « Notre plus grand bonheur est de voir qu'ils viennent de plein gré, qu'ils s'impliquent dans leur travail ou encore qu'ils ne réclament parfois même pas leur pause », ajoute-t-il.
Si les enfants s'engagent tellement dans ce camp, c'est en raison du manque dont ils souffrent. L'un des éducateurs explique que « leur malaise se reflète nettement dans leurs activités ». « Nous travaillons actuellement sur un "mapping", une activité qui consiste à choisir une partie du corps humain en carton et à y écrire ce que nous ressentons, à dessiner ou à faire un collage, indique-t-il. Les résultats peuvent être déstabilisants. Les années nous ont appris à prendre du recul car les histoires qu'ils racontent à leur âge et leur appartenance politique qu'ils clament haut et fort malgré leur jeune âge sont assez troublantes ! »
Paradoxalement, la violence leur semble totalement normale. « Nous voulons leur apprendre à s'en protéger et à s'exprimer de façon pacifique », affirme l'éducateur.
Le travail des éducateurs ne s'arrête pas là car ils sollicitent aussi les parents pour leur montrer ce dont leurs enfants sont capables. De cette façon, « un premier dialogue s'instaure. C'est déjà une réussite pour la majorité d'entre eux », assure Fadi avec optimisme.
« Un jour, lorsque j'ai refusé de préparer un narguilé à mon père, il m'a roué de coups », raconte Ibrahim, le nez dans les magazines et les tubes de colle. Mahmoud, lui, repense au jour où il a abandonné l'école, incapable de gérer une autorité quelconque : « Le professeur m'a embêté, alors je l'ai frappé. » Une dizaine d'enfants qui cachent des douleurs similaires essaient d'oublier leur misère et s'appliquent à manier crayons de couleur et autres bricoles.Ces enfants issus de milieux défavorisés sont déboussolés et contraints de se réfugier derrière la violence. Des éducateurs et volontaires du Mouvement social, soucieux de les...
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