Sayyed Nasrallah a commencé par préciser que l'étape actuelle est délicate et sensible pour la patrie et pour la résistance, ajoutant qu'avec l'aide de tous les amis et sympathisants, elle sera surmontée. Il a ensuite expliqué que le jeûne est une forme de résistance puisqu'il permet à celui qui le pratique à réussir à contrôler ses envies et ses pulsions. Il permet ainsi à celui qui le suit à devenir réellement libre et souverain, esclave de Dieu seulement, et de rassembler les éléments de force en lui. Au passage, Nasrallah a estimé qu'Adam et Ève ont commis une faute grave en ne sachant pas distinguer l'ennemi de l'ami. Ils ont ainsi pris le serpent, qui représentait Satan, pour un ami, alors qu'il était le Mal... Ce qui a permis au sayyed de conclure que le Liban doit rassembler ses éléments de force, dont la résistance, et avoir une vision sur le long terme, tout en sachant distinguer l'ami de l'ennemi.
Nasrallah a ensuite rappelé que le destin du Liban est d'avoir à sa frontière sud une entité agressive qui constitue une menace permanente. Mais ce petit pays aux ressources humaines et matérielles limitées a quand même réussi à affronter un ennemi très puissant, au point que son expérience est désormais étudiée dans les centres étrangers. Il est ensuite revenu à la fameuse équation « armée-peuple-résistance » qu'il a qualifiée d'équation en or.
Évoquant le dossier de l'armement de la troupe, Nasrallah a affirmé que le Hezbollah y est totalement favorable, surtout depuis les incidents de Adaïssé qui ont modifié la donne. Selon lui, le débat au Congrès américain finira en maintenant l'envoi d'armes à la troupe, pour que « le pays ne tombe pas entre les mains du Hezbollah. C'est comme pour le retrait israélien de la partie nord de Ghajar, dit-il, qui, aux yeux de la communauté israélienne, doit se faire pour affaiblir la logique du Hezbollah. Selon lui, il faut commencer par établir les besoins de l'armée puis s'adresser ensuite aux pays arabes pour leur demander ce qu'ils peuvent nous donner. Il ne faut pas ensuite hésiter à s'adresser à l'Iran, et le Hezbollah s'engage à faire de son mieux avec ses amis iraniens pour que la République islamique fournisse des armes à la troupe.
Au sujet des espions, Nasrallah a réclamé l'adoption de procédures d'urgence pour accélérer l'exécution des peines capitales, non pas par esprit de vengeance, mais pour un effet dissuasif, car il s'agit bien d'une guerre sécuritaire continue. Revenant sur une possible infiltration du Hezbollah, Nasrallah a répété qu'une telle hypothèse est improbable, car le parti dispose d'un service de contre-espionnage très performant, qui suit chaque membre et lui dresse un dossier. Selon lui, si la résistance était infiltrée, elle n'aurait pas pu remporter la victoire de 2006. Dire que le Hezbollah n'est pas infiltré n'est donc pas de la fanfaronnade, mais c'est basé sur des données objectives.
Nasrallah a ensuite évoqué le dossier des faux témoins, assurant qu'un jour viendra où il dira tout sur ce sujet, car il s'agit d'un droit national pour les Libanais. Il faut qu'ils sachent qui a fabriqué les faux témoins et pourquoi certains veulent étouffer ce dossier.
Au sujet des présomptions remises à la justice libanaise, Nasrallah a répété qu'il n'est pas concerné par le TSL, mais qu'il est prêt à coopérer avec la justice libanaise, rappelant qu'il n'a pas voulu donner des preuves irréfutables, mais des indices qui ouvrent une piste. Il a ajouté que la plupart des éléments qu'il a dévoilés sont entre les mains de l'État.
Au sujet de l'eau et de l'électricité, Nasrallah a précisé qu'aucune partie politique ne se tient derrière les manifestations de colère. « Nous ne nous cachons pas derrière la rue, a-t-il déclaré. Si un jour l'opposition veut faire chuter le gouvernement, elle n'a pas besoin de la rue et elle peut aller au Parlement. Mais pour l'instant, nul ne souhaite faire chuter le gouvernement. » Nasrallah a invité le gouvernement à tenir des réunions d'urgence pour trouver des solutions provisoires, car il se pourrait que des services de renseignements tentent de s'infiltrer parmi les mécontents pour provoquer des affrontements avec l'armée. Il a enfin invité les autorités à étudier la possibilité d'utiliser l'exemple de l'Iran pour construire une centrale nucléaire pour produire de l'énergie civile et à construire des barrages car l'eau sera le nouveau pétrole de la région.