Google Street View s’en va chercher les images à l’intérieur des villes. Ici, à Broadway, aux États-Unis.
Le géant de l'Internet assure qu'il n'utilisera plus les détecteurs controversés de réseaux Wi-Fi qui lui avaient permis d'intercepter des données privées : « On a retiré les équipements Wi-Fi des voitures, qui ont repris la route plus de trois mois après avoir été mises à l'arrêt », a indiqué à l'AFP une porte-parole de Google en France.
La CNIL avait ouvert une enquête sur ce travail de collecte entamé en octobre 2008, effectué par des voitures pourvues en appareils photos permettant de réaliser des clichés à 360 degrés.
En mai, Google avait dû suspendre cette activité en Europe après avoir constaté que les détecteurs de routeurs Wi-Fi équipant ces voitures avaient recueilli « par erreur » des données privées d'internautes.
Ces capteurs avaient pour but de recenser les réseaux Wi-Fi non protégés par un mot de passe afin d'éventuellement les faire figurer sur les cartes de Google sous la forme d'endroits où se connecter gratuitement à la Toile « avec un PC ou un mobile », a expliqué la porte-parole. Les données circulant par ces réseaux en accès libre avaient en même temps été enregistrées par Google, ce qui avait suscité un tollé dans le monde entier.
La CNIL a rappelé qu'elle avait « mis en demeure Google de cesser toute collecte de données à l'insu des personnes concernées, de veiller à ne plus collecter de telles données de façon illicite ou déloyale » et de l'informer « sur les modalités de recueil de ces données dans le cadre de Street View ».
« L'enquête de la CNIL est encore en cours et nous y collaborons activement », a fait savoir la porte-parole de Google, tout en assurant que les données (courriels, vidéos notamment) collectées au passage des voitures ne constituent « que des fragments » qui tiennent « sur l'équivalent d'un disque dur » pour l'ensemble de l'Europe.
Google s'était excusé à plusieurs reprises et des enquêtes avaient été ouvertes dans une dizaine de pays. Le 10 août, les locaux du groupe américain en Corée du Sud ont ainsi été perquisitionnés par la police. La collecte pour Street View avait toutefois repris début juillet en Irlande, Afrique du Sud, Norvège et Suède.
Très populaire, le logiciel de cartographie, lancé en 2007 et disponible dans une vingtaine de pays, fournit des vues panoramiques en trois dimensions de rues permettant aux usagers de s'y déplacer virtuellement.
Les cartes (Google Maps) accompagnées de ces photographies reçoivent en moyenne 20 % de visites supplémentaires, selon le moteur de recherche.
« Une grande partie de la France reste encore à couvrir », a expliqué la porte-parole du groupe, ajoutant que la collecte aura lieu « dans les prochaines semaines » dans 22 départements de France dont les paysages n'ont pas encore été photographiés par Google, comme la Loire, la Moselle et à Paris.
La numérisation et la mise en ligne de ces images devraient ensuite prendre six mois.
Street View est également critiqué en Allemagne. Jusqu'à 200 000 demandes de floutage de maisons pourraient y être déposées auprès de Google, avant que la collecte d'images ne débute en fin d'année, selon les autorités allemandes.
En France, cette procédure exceptionnelle n'est pas prévue. Les internautes peuvent cependant demander à Google d'effacer une photo montrant leurs visage, maison ou voiture et plaque minéralogique en cliquant sur un lien en bas de celle-ci.