Andy Murray part grand favori pour l’US Open, surtout que le Britannique vient de réussir sa tournée américaine en remportant notamment le tournoi de Toronto. John Sommers II/Reuters
Nadal, première ?
Rafaël Nadal n'a, lui, pas besoin de se forcer pour conserver ce « killer instinct ». Il l'a dans les gènes, bien que ses deux défaites à Toronto en demies et Cincinnati en quarts, respectivement face à Murray et Baghdatis, laissent planer un léger doute quant à sa capacité à plier les rencontres sur dur dans l'adversité féroce. Lucide, le Majorquin reconnaît d'ailleurs dans AS que le niveau de jeu qu'il a développé lors de ces deux épreuves n'a pas été suffisant : « Si je veux avoir une chance de remporter l'US Open, mon tennis doit s'améliorer. » Désireux d'adapter sa filière de jeu classique (diriger l'échange avec son coup droit) à la surface dure, Nadal s'est souvent emmêlé les pinceaux, multipliant les fautes directes du fond et en retour, par manque de patience et excès d'agressivité. Trop tendre en revers, en témoignent ses slices inefficaces, le protégé d'oncle Toni devra trouver le bon compromis sur le ciment de Flushing Meadows, où il reste tout de même sur deux demi-finales. Vainqueur de Roland-Garros et Wimbledon cette saison, l'Espagnol s'est efforcé d'épargner ses genoux dès qu'il le pouvait en zappant de son calendrier un tournoi qui lui est pourtant cher, Barcelone, et en coupant un bon mois après son sacre sur le gazon londonien. Conséquence, le numéro 1 mondial ne débarquera pas à l'US Open le réservoir vide, comme c'était le cas ces dernières années, et pourrait s'appuyer sur cette fraîcheur physique et mentale pour décrocher le seul grand chelem qui manque à son palmarès, à 24 ans seulement.
Djokovic en embuscade
Derrière les deux ogres du circuit, Novak Djokovic et Andy Murray, 3e et 4e mondial, se contentent des miettes depuis plusieurs saisons. À la différence de l'Écossais, le Serbe est parvenu, à l'Open d'Australie en 2008, à décrocher un titre du grand chelem et espère bien en conquérir un second en septembre sur le sol américain. Le protégé de Marian Vajda connaît jusqu'à présent une saison moyenne, avec un seul titre décroché à Dubaï. Surtout, sa brève association avec Todd Martin a eu des conséquences dramatiques sur son service, au point qu'il pointe désormais au 33e rang seulement au pourcentage de jeux de service gagnés. Un véritable point noir dans son jeu qui le handicape depuis plusieurs mois maintenant et explique en partie son manque de résultat. Sa difficulté à endurer les fortes chaleurs, réveillant chez lui de récurrents problèmes respiratoires, pourrait le handicaper à nouveau sur les courts de Flushing Meadows. Nole a d'ailleurs déjà eu un avant-goût de ce climat surchauffé à Toronto et Cincinnati, où il a chuté en demi-finale et en quarts, respectivement face à Federer (7/5 au 3e) et Roddick. Des résultats plutôt encourageants pour le Serbe, qui souligne cependant son manque de confiance actuel, qui ne lui permet pas de négocier au mieux les moments-clés.
Murray, l'éternel favori
Andy Murray s'est, lui, rassuré en ce mois d'août. Après un échec en demi-finale à Wimbledon, vaincu en trois manches par Nadal, l'Écossais a repris du service fin juillet à Los Angeles, une semaine avant les principaux cadors. Désireux d'accumuler les rencontres tout autant que de la confiance, le ronchon britannique a, certes, chuté en finale en terre californienne face à Querrey, mais a superbement enchaîné avec un titre acquis à Toronto une semaine plus tard. Victorieux de Nadal en demi-finale puis Federer en finale, Murray a fait montre de sa grande solidité du fond, principalement en revers. À Cincinnati, il a fini par céder en quarts face à Fish au tie-break du troisième set, épuisé par deux rencontres précédentes également disputées en trois manches. Ses bonnes performances ne l'empêchent cependant pas d'être toujours bougon sur un court, frisant très souvent le manque de correction vis-à-vis de ses adversaires. Il n'y a qu'un premier titre du grand chelem, après lequel il court depuis 2008 et sa première finale dans un Majeur (à l'US Open face à Federer), qui pourrait vraisemblablement lui arracher un franc sourire. Comme souvent, Andy Murray est l'un, voire le favori de nombreux spécialistes pour l'édition 2010 de l'US Open. Parviendra-t-il à débloquer son compteur, à 23 ans et après deux échecs en finale de Majeur face à Federer ? Réponse dans 19 jours.