Dans la province du Sind, des rescapés des inondations tentent de sauver le peu d’affaires qui leur restent. Asif Hassan /AFP
Depuis quatre jours, des centaines de milliers de personnes ont été évacuées des villes et villages dans la basse vallée de l'Indus, et les autorités assurent que, pour l'heure, personne n'y a péri noyé malgré des dizaines de villages inondés, une quarantaine pour la seule région de Hyderabad.
Une fois passé le risque immédiat des trois jours, le Pakistan sera toujours confronté à la plus grave crise humanitaire de son histoire, avec plus d'un cinquième du pays inondé, au moins 1 500 morts et près de 20 millions de personnes affectées à des degrés divers. Le président Asif Ali Zardari avait estimé lundi soir qu'il faudrait « au minimum trois ans » pour alléger les souffrances des Pakistanais et reconstruire les zones dévastées. « Je pense que le Pakistan ne se remettra jamais complètement » de ce désastre, a-t-il ajouté.
En plein ramadan, des millions de Pakistanais survivent péniblement dans des camps régis par les autorités, l'ONU ou des ONG pour les plus chanceux, sans toit ou dans des habitats très précaires pour le plus grand nombre, la plupart en manque de nourriture, d'eau potable et de soins. Quelque 8 millions de sinistrés ont besoin d'une aide d'urgence, selon une estimation de l'ONU, tandis que 17,2 millions de personnes sont directement affectées par les inondations. Et plus de 3,5 millions d'enfants sont menacés par les maladies, a déclaré hier le Premier ministre Yousuf Raza Gilani. Au total, près de 1,2 million de maisons sont partiellement ou totalement endommagées, selon l'ONU.
« La dévastation touche plus particulièrement le secteur agricole. Il y a plus de 3,2 millions d'hectares de récoltes qui ont été endommagés ou détruits », a déclaré de son côté à Genève la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), Élisabeth Byrs. Près de 200 000 têtes de bétail ont péri noyées et la nourriture pour animaux a également été perdue.