Rechercher
Rechercher

Liban - Crise

L’électricité cristallise toutes les craintes et provoque des réactions à la chaîne

Robert Ghanem dénonce : « 11 milliards de dollars » ont été dépensés sans qu'aucun plan n'ait été exécuté...
Par les craintes qu'il engendre automatiquement, presque naturellement, et par la force des choses (les images de pneus brûlés, pour quelque raison que ce soit, sont encore dans toutes les mémoires), le dossier de l'électricité est depuis plusieurs jours au cœur de tous les appels au calme, même sans être spécifiquement évoqué.
De Baabda, le chef de l'État Michel Sleiman, qui a notamment reçu les députés Hadi Hobeiche et Kazem Kheir, a ainsi rappelé que la situation « exige une longue période de calme pour que l'État puisse faire aboutir un bon nombre de dossiers par le truchement des institutions constitutionnelles, à commencer par les nominations, le budget et autres projets à transmettre au Parlement ».
Cette période de calme entamée depuis le début du jeûne du ramadan est amenée « à se poursuivre » en raison des rapprochements arabo-arabes, a estimé de son côté le député haririen de Beyrouth Ammar Houry.
« Les divisons ne font aucunement une nation, et une ambiance positive servirait les intérêts de toutes les parties », a renchéri le député d'Amal, Ali Bazzi, qui a appelé de ses vœux l'État présent pour tous « plutôt que l'État-percepteur. Nous voulons l'État-électricité, l'État-ressources hydrauliques, l'État-éducation, l'État-santé, etc. », a-t-il dit.
De son côté, le chef du Mouvement du changement, Élie Mahfouz, a déploré le fait que certains profitent des conditions de vie des Libanais « pour semer le trouble au sein des masses populaires », craignant que les revendications en tout genre, notamment celles liées à l'électricité, ne dégénèrent en actes subversifs.
Quant au député CPL Alain Aoun, il a estimé que les revendications concernant l'électricité sont « surgonflées », dénonçant les tentatives de les utiliser sur un plan politique. « Il n'y a pas de baguette magique pour régler ce problème, mais un chemin à suivre », a-t-il également dit.

Ghanem et les 11 milliards
Parallèlement, les réactions liées à la crise de l'électricité en tant que telle ont continué à affluer hier.
Le président de la commission parlementaire de l'Administration et de la Justice Robert Ghanem a insisté sur le lien fondamental et intrinsèque entre l'électricité et le budget, relevant que le Liban a dépensé « 11 milliards de dollars pour l'électricité sans du tout exécuter le moindre plan de réforme du secteur. Au Liban, il y a des responsables, mais pas de responsabilités », s'est-il désolé. « Les ministres de l'Énergie et se sont succédé et les plans se sont multipliés, mais rien, absolument rien n'a été fait », a-t-il ajouté.
Le ministre d'État Adnane Sayyed Hussein a fait écho au député Ghanem, relevant que le plan de sauvetage de l'électricité « attend le budget. Le règlement de cette crise a besoin de temps, mais cela se fait le plus vite possible », a-t-il indiqué, jugeant que les Libanais ont « totalement » le droit de s'exprimer, « surtout en ces temps de canicule, mais qu'ils devraient le faire de façon plus pacifique ».
Beaucoup plus radical, le député Kassem Hachem (Baas prosyrien) a jugé que le gouvernement « ne respecte plus la déclaration ministérielle qui stipule que les priorités du cabinet doivent être celles des citoyens ». Il a invité le ministre de l'Énergie et des Ressources hydrauliques, Gebran Bassil, à trouver une solution « sur le long terme ».

Kabbani répond à Aoun
De l'autre côté de l'échiquier, le président de la commission parlementaire de l'Énergie, le haririen Mohammad Kabbani, a tenu à répondre aux critiques lancées par le chef du CPL, Michel Aoun, contre l'action générale de l'ancien Premier ministre-martyr Rafic Hariri au niveau de l'électricité depuis 1992. « Ses accusations de désistement et de nonchalance sont éminemment politiques », a-t-il dénoncé, rappelant que le courant était fourni 24 heures sur 24 en 1997 et 1998. « Malheureusement, certains essaient de travestir la réalité qui pourtant est on ne peut plus claire et scientifique : entre 1993 et 1997, le président Hariri a créé deux centrales importantes, celle de Zahrani et celle de Deir Ammar, qui sont aujourd'hui les principaux pôles de production », a-t-il rappelé.
Le député haririen de la Békaa-Ouest Ziad Kadri a abondé dans son sens, rappelant que le plan de sauvetage de l'électricité a été mis sur pied à l'époque du président Rafic Hariri « et que plusieurs parties s'y étaient opposés ou l'avaient carrément refusé »... Le jeune député a également tenu à dire à ceux qui essaient de vendre un changement de gouvernement de ne pas perdre leur temps : « Cela n'a aucun intérêt puisqu'il est impossible de changer de cabinet », a-t-il asséné.
De son côté, le député Amal Ibrahim Kobeissi a relevé qu'il est « inenvisageable » que le citoyen attende le plan en quatre ans et qu'il faudrait trouver une solution temporaire. Il a appelé à la tenue d'un Conseil des ministres spécialement consacré à la crise de l'électricité.
Par les craintes qu'il engendre automatiquement, presque naturellement, et par la force des choses (les images de pneus brûlés, pour quelque raison que ce soit, sont encore dans toutes les mémoires), le dossier de l'électricité est depuis plusieurs jours au cœur de tous les appels au calme, même sans être spécifiquement évoqué.De Baabda, le chef de l'État Michel Sleiman, qui a notamment reçu les députés Hadi Hobeiche et Kazem Kheir, a ainsi rappelé que la situation « exige une longue période de calme pour que l'État puisse faire aboutir un bon nombre de dossiers par le truchement des institutions constitutionnelles, à commencer par les nominations, le budget et autres projets à transmettre au...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut