Hier, le directeur du protocole au ministère des Affaires étrangères, Georges Siam, a atteint l'âge de la retraite. Avant lui, ce sont les ambassadeurs de Serbie, Chéhadé Moallem, de Chine, Sleiman Racy, et de Russie, Assem Jaber, qui ont pris leur retraite, ce qui porte à 20 le nombre de diplomates ayant atteint cette année l'âge de la retraite. Ce chiffre est d'ailleurs appelé à augmenter d'ici à la fin de l'année.
Et ce n'est là qu'une partie du problème : un grand nombre d'ambassadeurs sont maintenus depuis dix ans à leurs postes et doivent être ramenés à l'administration centrale, conformément au règlement du palais Bustros. Leur présence à leurs postes reste illégale et nécessite chaque année une décision du Conseil des ministres pour être validée. Parallèlement, les promotions du rang de conseiller à celui d'ambassadeur et celles de secrétaire au rang de conseiller restent bloquées. Et pour cause : d'éminents dirigeants exercent des pressions afin de les court-circuiter, pour pouvoir hisser leurs proches et partisans aux postes qu'ils jugent convenables pour eux.
Une autre anomalie constatée : l'absence d'ambassadeurs maronites au sein des directions de l'administration centrale et le retard dans la nomination d'un ambassadeur titulaire chrétien à la Direction des affaires administratives et financières après le départ de M. Michel Bitar à la retraite.
Dans les milieux diplomatiques libanais, on s'interroge sur les motifs de ce blocage et sur les raisons pour lesquelles le ministre des Affaires étrangères, Ali Chami, ne forme pas la commission administrative chargée de l'aider à réaliser les trains de nominations et de permutations. Dans les couloirs du palais Bustros, on raconte que M. Chami a établi plus d'un projet, mais qu'aucun n'a encore vu le jour. On s'interroge aussi sur l'identité des parties qui bloquent les nominations. Plusieurs ambassadeurs en sont à penser que le corps diplomatique est victime d'une sombre machination et que certains dirigeants voudraient empêcher le Liban d'avoir une présence diplomatique active dans certaines capitales occidentales et arabes.