« Nous sommes à la veille de rebondissements régionaux », a-t-il commencé par mettre en garde et le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) impose un maximum de « raison » et de « logique ». Relevant que les positions « continuellement crispées d'une seule partie ne pourraient mener qu'aux troubles », il a accusé certains de vouloir faire en sorte que le TSL reste « au cœur de tous les tiraillements ».
« Que ceux qui ont besoin d'être rassurés soient rassurés : la justice suivra son cours et nous saluerons et soutiendrons tout ce qui peut aider à son avancée », a affirmé Saad Hariri. « Malgré le ramadan, il y a trop de bavardages, trop de commentaires politiques », a-t-il déploré, martelant son credo : « Pour notre part, nous sommes convaincus que le calme est la meilleure façon d'appréhender les choses », reprochant aux contempteurs du TSL (notamment le Hezbollah qu'il n'a pas nommé) de crisper l'ambiance générale, « même si les autres parties gardent le silence ».
Le n° 3 de l'État a en outre évoqué le problème de l'électricité, affirmant que le recours à la rue « ne sert à rien ». La solution, selon lui, est entre les mains du Parlement « qui se doit de voter le budget 2010. Que chacun fasse son travail », a-t-il demandé.
Le très ferme soutien à Siniora
La veille, c'est-à-dire avant-hier samedi, Saad Hariri avait vivement dénoncé les attaques répétitives lancées à plusieurs occasions contre le président du bloc parlementaire du Courant du futur, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, soulignant que celui-ci constitue pour lui « une ligne rouge » et affirmant que toutes les tentatives visant à susciter une dissonance entre eux deux sont vouées inéluctablement à l'échec.
Il avait tenu des propos en ce sens au cours de l'iftar offert samedi soir à Koraytem en l'honneur des pôles d'influence et des notables de Saïda et ses environs. Étaient notamment présents les deux députés de Saïda, Bahia Hariri et M. Siniora, le mufti de Saïda, cheikh Sélim Sousane, le président du conseil municipal de la ville, Mohammad Saoudi, les ambassadeurs de Chine et de Tunisie...
Dans son allocution, Saad Hariri a d'abord souligné que le Liban-Sud représente « la première ligne de défense de la souveraineté nationale face à l'agression israélienne ». Stigmatisant les violations répétées de la souveraineté libanaise par Israël, le Premier ministre avait déclaré que l'accrochage qui a opposé il y a quelques jours à Adaïssé l'armée à des forces israéliennes a montré que la troupe « a assumé pleinement ses responsabilités pour faire face à l'agression ». M. Hariri a réaffirmé dans ce cadre que le Liban demeure « engagé à appliquer les résolutions internationales, dont notamment la 1701, et à coopérer pleinement avec la Finul ». Et d'ajouter sur ce plan : « Le Liban ne cherche nullement à provoquer une tension ou à se livrer à des provocations. Il refuse simplement toute atteinte à sa souveraineté. »
Abordant ensuite les attaques répétées contre M. Siniora, le Premier ministre a déclaré : « Nul n'ignore que le président-martyr Rafic Hariri était constamment entouré de personnes qui lui ont toujours été loyales et fidèles. Le plus loyal et le plus fidèle a été Fouad Siniora. J'ai toujours prôné la tenue d'un discours calme et serein. Mais il est déplorable de constater que certains portent atteinte à l'honneur des gens et à leur dignité. D'aucuns pensent qu'ils peuvent amener Saad Hariri à prendre ses distances de Fouad Siniora, ou vice-versa, ou qu'ils peuvent provoquer un clivage entre Saad Hariri et le Courant du futur. Ils ont échoué par le passé dans leurs tentatives et ils échoueront toujours à atteindre leur objectif. »
Et M. Hariri d'ajouter : « Je ne comprends pas comment certaines personnes peuvent se livrer à des louanges dans la presse comme ils l'ont fait avec le président Rafic Hariri, lorsqu'il était tombé en martyr, ainsi qu'avec le président Siniora, alors que quelques mois plus tôt, ils n'avaient épargné aucun effort pour s'en prendre à Rafic Hariri et Fouad Siniora. Et aujourd'hui, cinq ans plus tard, ils refont la même chose avec Fouad Siniora. Je leur dis en toute franchise que le président Siniora est une ligne rouge, et je ne le dis pas par complaisance . »
En conclusion, le Premier ministre a rendu un vibrant hommage à l'action accomplie dans la région de Saïda par la députée Bahia Hariri.