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Culture - Architecture

Le lego au musée : une haute ambition

Selon les statistiques, les enfants du monde passent cinq millions d'heures par jour à jouer au lego. Ce passe-temps de choix s'avère être aussi un art d'adultes.

L’architecte Adam Reed Tucker et ses réalisations legos.

Dans une galerie ensoleillée du National Building Museum se dressent, côte-à-côte, des répliques à grande échelle (plus de cinq mètres de haut) de l'Empire State Building, du Bourj Khalifa, de l'arche Saint-Louis et autres constructions de par le monde à la conquête du ciel. Elles font partie d'une exposition intitulée « Architecture lego : hautes ambitions », car il s'agit-là d'œuvres réalisées avec des pièces de lego. Si elles ont eu droit aux honneurs d'un musée prestigieux (qui célèbre l'art de bâtir), c'est parce qu'elles sont représentatives d'une certaine architecture. Et aussi parce qu'elles racontent une histoire de réinvention d'un matériau, vécue par leur auteur, Adam Reed Tucker. À l'âge de 38 ans, celui-ci avait repris un jeu qu'il avait délaissé à 14 ans, le lego. Il ne faisait pas dans la nostalgie. Il cherchait à donner un nouveau cours et un nouveau sens à sa carrière d'architecte, après le choc du 11-Septembre. Auparavant, il concevait des plans de résidences destinées à pousser dans la banlieue de Chicago. Un jour, le lego lui revient en mémoire et il court alors en acheter pour la somme de 150 000 dollars. Il avait opté pour des pièces de base et non pour la panoplie déjà préparée pour un sujet donné.
Sa démarche est faite d'un mélange de pathos et d'esprit créatif. C'est pour cela qu'il a uniquement travaillé avec les basiques du jeu (ceux qu'on appelle briques) et non les accessoires de fioritures qu'on vient lui ajouter. Donc, à partir de ces simples carrés et rectangles de diverses dimensions qui s'imbriquent les uns dans les autres, il a œuvré en architecte pour reproduire ces ambitieuses constructions qui, à travers le monde, lancent toutes un défi. Et, pour lui aussi, ce travail était un défi. Il lui a notamment fallu utiliser, à bon escient, 450300 legos pour monter, sur une hauteur de 5,5 mètres, la tour Bourj Khalifa (haute en réalité de 828 mètres). Sans compter les 280 heures passées à faire les plans et 340 heures pour la réalisation. Il n'utilise ni colle ni ordinateur. Il précise que ses modèles sont « legos à cent pour cent ». Son processus, « une combinaison d'imagination et de tentatives ». Ajoutant qu'il a le « pixel dans l'œil ».
Tucker a voulu démontrer le grand pouvoir et la potentialité des éléments simples. Et le National Building Museum a capté ce message culturel véhiculé par sa façon de faire, généralement absent, précise-t-on, dans les modèles réduits. À présent, l'architecte pratique un métier dérivé du sien : il crée des kits de lego, prenant pour modèles les illustres bâtisses. Néanmoins, il conseille aux acheteurs d'oublier le manuel du prêt-à-faire et d'y aller de leur propre imagination. « Quand je regarde une boîte de lego, dit-il, je ne vois pas une boîte de pièces détachées : je vois une boîte à idées. » Se rapprochant ainsi du Corbusier pour qui, « l'architecture, c'est une tournure d'esprit et non un métier ».
Encore mieux : le jeu du lego laisserait apparaître un sentiment de mégalomanie chez tout un chacun, adultes et enfants, de même qu'un complexe de maître bâtisseur, relié à une fantaisie d'ordonnance très prométhéenne.
Dans une galerie ensoleillée du National Building Museum se dressent, côte-à-côte, des répliques à grande échelle (plus de cinq mètres de haut) de l'Empire State Building, du Bourj Khalifa, de l'arche Saint-Louis et autres constructions de par le monde à la conquête du ciel. Elles font partie d'une exposition intitulée « Architecture lego : hautes ambitions », car il s'agit-là d'œuvres réalisées avec des pièces de lego. Si elles ont eu droit aux honneurs d'un musée prestigieux (qui célèbre l'art de bâtir), c'est parce qu'elles sont représentatives d'une certaine architecture. Et aussi parce qu'elles racontent une histoire de réinvention d'un matériau,...
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