Rechercher
Rechercher

Liban - Reportage

Downtown n’est certainement pas un centre-ville

Sous un soleil de plomb et dans une chaleur étouffante, deux serveurs sont assis à la terrasse d'un restaurant. Ils discutent et fument cigarette sur cigarette. Ambiance ordinaire dans le nouveau centre-ville de Beyrouth.

Une ville dans la ville, devenue au fil du temps un lieu incontournable.

Downtown, comme on l'appelle communément, est devenu en peu de temps une sorte de vitrine du Liban, le symbole de la reconstruction de l'après-guerre. Louis Vuitton, Dolce et Gabanna, Cartier, Rolex : toutes les enseignes du luxe y ont leur boutique. L'architecture et le soin donné à l'entretien des routes et des trottoirs tranchent avec le reste de la ville.
Mais à y regarder de près, Downtown ressemble peu au centre-ville d'une capitale. « Ce n'est pas un centre-ville », confie un commerçant présent depuis plus de dix ans. Ce vendeur de bibelots, qui veut garder l'anonymat, a voyagé dans de nombreux pays. Il ne reconnaît pas ici les caractéristiques d'un « downtown » ordinaire, tant du point de vue de l'espace que de la fréquentation. Et pour cause. Les rues sont quasiment vides durant la journée. La chaleur y est sans doute pour quelque chose, pourrait-on penser. Mais il se trouve que Hamra ou Achrafieh sont au même moment envahis par la foule. L'explication est sans doute à chercher plus tard dans la journée.
Alors que le soleil décline et offre ses derniers rayons, c'est une tout autre population qui investit les lieux. Les vendeurs des boutiques de luxe et les restaurateurs ne s'en cachent pas : leur clientèle est avant tout arabe. Le soir, abayas noires, lunettes clinquantes, sacs de luxe flashy et gros bolides en imposent dans cet écrin qui semble avoir été conçu pour eux. Les magasins qui s'étalent de la grande mosquée vers le nord, en passant par les (incontournables) souks, leur offrent l'occasion de dépenser à loisir leurs pétrodollars et ce jusqu'à 22 heures, voire minuit. Quant aux restaurants, ils offrent désormais un tout autre visage avec leurs terrasses envahies par les clients et leurs tables bien garnies. Qu'on ne s'y trompe pas. Les clients du Golfe ne sont pas les seuls à apprécier les lieux. Pour Sam, un étudiant australien d'origine libanaise, Downtown est un endroit incontournable de la capitale. « C'est un bel environnement, d'une grande diversité. Des gens du monde entier et plein de Libanais qui vivent à l'étranger comme nous considèrent que c'est l'endroit où il faut aller quand on vient à Beyrouth », explique-t-il.
Mais faut-il venir de loin pour apprécier ce lieu qui, comme son nom l'indique, devrait être le centre de la ville et de ses habitants ? Nul besoin d'être un fin observateur pour constater que Downtown est surtout fréquenté par une population aisée, à mille lieues du Libanais lambda. D'ou les prix pratiqués, souvent prohibitifs ou en tout cas peu accessibles à tout un chacun. D'où encore un sentiment de traverser une enclave dans laquelle seule une minorité serait admise. D'ailleurs, lorsqu'on s'y rend, on n'y reste jamais bien longtemps. Propre, chic, comme sourd au monde qui l'entoure, Downtown n'est pas un centre-ville, c'est une ville dans la ville.
Downtown, comme on l'appelle communément, est devenu en peu de temps une sorte de vitrine du Liban, le symbole de la reconstruction de l'après-guerre. Louis Vuitton, Dolce et Gabanna, Cartier, Rolex : toutes les enseignes du luxe y ont leur boutique. L'architecture et le soin donné à l'entretien des routes et des trottoirs tranchent avec le reste de la ville. Mais à y regarder de près, Downtown ressemble peu au centre-ville d'une capitale. « Ce n'est pas un centre-ville », confie un commerçant présent depuis plus de dix ans. Ce vendeur de bibelots, qui veut garder l'anonymat, a voyagé dans de nombreux pays. Il ne reconnaît pas ici les caractéristiques d'un « downtown » ordinaire, tant du point de vue de l'espace...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut