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Économie - Liban - Événement

Business et Coupe du monde, un vrai terrain d’entente

La Coupe du monde devrait booster l'activité commerciale au Liban pendant plus d'un mois. Commerces, bars, restaurants, cinémas, chacun cherche à marquer des points. Reportage.

Les vendeurs de drapeaux, les restaurants et les bars, mais aussi les chaînes de cinéma cherchent aussi à profiter de la Coupe du monde. Photo Jerôme Le Coq

Georges Aiwess ne chôme pas. À peine le temps de déballer sa nouvelle série de bracelets du Brésil d'un carton, que les passants le pressent de questions, sur son petit stand de la place Sassine. « Combien le drapeau de l'Argentine, et les grands, vous les vendez combien, est-ce que je peux voir cette casquette ? » Les affaires sont au beau fixe. « En un mois et demi, j'ai déjà vendu près de 2 000 drapeaux », explique le vendeur. « Je vends 20 à 25 chapeaux et environ 100 bracelets par jour. Au total, les ventes liées à la Coupe du monde me rapportent parfois 400 dollars par jour », assure-t-il. Michel Sayegh, propriétaire de Lucky Car, en face de Sahyoun (dans le secteur de Sodeco), confirme. « Ce qui marche le mieux, ce sont les petits drapeaux qu'on fixe sur les fenêtres, et aussi toute une série de petits accessoires : bandanas, bracelets, autocollants, gants. » Lucky Car, spécialisé dans la vente d'accessoires pour voitures, s'est reconverti pendant le mondial. « Environ 80 % de mon chiffre d'affaires est issu de la vente de produits dérivés du football », explique son propriétaire. Mais depuis 2006, la concurrence se fait plus rude, soutient le détaillant. « Il y avait quelques vendeurs en gros, qui importaient drapeaux et accessoires de Chine, maintenant, ils sont environ une quinzaine. Les petits vendeurs de rue se sont aussi multipliés, et ils vendent de moins en moins cher », raconte Michel Sayegh.

Bars, restaurants, cinémas, le ballon rond est omniprésent
Le business de la Coupe du monde touche encore davantage qu'en 2006 tous les secteurs : bars, restaurants, cinémas. C'est un peu à celui qui proposera la meilleure offre. « C'est pour nous l'évènement de l'année, après une saison un peu morte à Gemmayzé », explique Jean Georges Prince, gérant du Melting Pot. Le bar n'est pas un adepte des évènements sportifs, mais a préparé un plan d'attaque pour le Mondial. « Nous avons investi 4 000 dollars en décoration, en installant par exemple de nouveaux écrans dehors, ou en collant une pelouse artificielle sur notre mur d'intérieur », affirme son propriétaire. « Nous avons également versé plus de 3 000 dollars de droits de diffusion à al-Jazira et employé deux serveurs en plus. Au total, nous espérons 60 000 dollars de chiffre d'affaires pendant le Mondial avec 50 % de clientèle en plus. Nous pensons rentrer dans nos frais au bout des deux premières semaines. Notre but est aussi de fidéliser une clientèle qui pourra revenir après la Coupe du monde, parce qu'elle aura bien aimé l'ambiance », ajoute le gérant du Melting Pot.
La plupart des bars de la capitale ont en effet parié sur le ballon rond. « Au Beer Bar, nous avons dépensé 5 000 à 10 000 dollars pour promouvoir la Coupe du monde. Nous avons par exemple investi 2 000 dollars en flyers et sms », explique Joe el-Maasri, propriétaire de ce petit bar de Monnot. « Nous avons également avancé nos horaires d'ouverture : 14h30 au lieu de 19h30, et nous proposons des formules spéciales pour attirer les clients, notamment l'open beer à 20 dollars, exclusivement pour les matchs de football », précise le propriétaire du Beer Bar. Les restaurants - en première ligne les grandes chaînes - ont aussi choisi de surfer sur le créneau Coupe du monde. Roadster Diner a investi 55 000 dollars dans son plan marketing, 10 000 dollars pour Deek Duke. « Économiquement, la Coupe du monde n'est pas forcément avantageuse, car il n'y a pas un aussi grand turn over, et les clients viennent juste parfois pour boire un verre et regarder le match pendant deux heures », raconte Hady Chehlaoui, coordinateur marketing au Roadster Diner. « Mais si nous investissons pendant la Coupe du monde, c'est que nos clients traditionnels se sentent bien et continuent à venir chez nous. Nous visons le plus long terme », explique-t-il.
Même les cinémas se sont mis à lancer des offres cette année. Ainsi Grand Cinemas, qui dispose de trois branches au Liban, projette pour la première fois au Moyen-Orient (également en Jordanie et aux Émirats) des matchs dans ses salles. « Nos salles sont remplies environ à 30 % contre environ 80 % pour une séance normale, mais c'est déjà supérieur à nos attentes », explique Isaac Fahed, responsable marketing à Grand Cîinemas. La chaîne de cinémas espère surtout fidéliser des spectateurs, qui viendront ensuite pour les matchs de la deuxième partie de tournoi, plus lucratifs. Les tarifs iront de 15 000 livres libanaises au troisième tour à 45 000 livres pour la finale. « Les 650 places pour la finale dans nos différentes branches sont pratiquement déjà toutes réservées », assure Isaac Fahed. Comme en 2006, le football s'avère être une valeur sûre.
Georges Aiwess ne chôme pas. À peine le temps de déballer sa nouvelle série de bracelets du Brésil d'un carton, que les passants le pressent de questions, sur son petit stand de la place Sassine. « Combien le drapeau de l'Argentine, et les grands, vous les vendez combien, est-ce que je peux voir cette casquette ? » Les affaires sont au beau...

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