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Moyen Orient et Monde - Violences

Violences interethniques meurtrières au Kirghizstan : près d'une centaine de morts et plus de 850 blessés

Le Kirghizstan a décrété samedi l'état d'urgence dans une deuxième ville du Sud de ce pays d'Asie centrale à la suite de violences interethniques meurtrières, et la Russie lui a accordé une aide humanitaire, mais lui a refusé une assistance militaire.

La stabilité du Kirghizstan est primordiale, notamment pour les États-Unis qui y disposent d'une base militaire essentielle au déploiement des troupes américaines en Afghanistan.

L'état d'urgence a été décrété à Djalal-Abad par le gouvernement intérimaire, "contraint de prendre cette décision car la zone de déstabilisation s'étend", a déclaré son chef adjoint, Azimbek Beknazarov, à la télévision nationale.

Par ailleurs, le gouvernement a annoncé avoir autorisé les forces de l'ordre à tirer sans sommations sur des groupes utilisant des armes à feu dans le sud du pays.

"Depuis hier (vendredi), la situation est devenue incontrôlable", a souligné la présidente par intérim du Kirghizstan, Rosa Otounbaïeva, après une deuxième journée de violences entre Kirghiz et membres de la minorité ouzbèke. Celles-ci ont au total fait au moins 75 morts et près d'un millier de blessés, selon un nouveau bilan du ministère kirghiz de la Santé.

Le gouvernement provisoire, qui s'est emparé du pouvoir après un soulèvement populaire début avril à l'origine de la fuite du président Kourmanbek Bakiev, a appelé les officiers retraités de la police et de l'armée à se rendre dans la région d'Och, afin d'"empêcher une guerre civile".

"Les autorités seront reconnaissantes envers tous les volontaires qui sont prêts à aider à empêcher une guerre civile dans le sud du Kirghizstan", a déclaré M. Beknazarov.

Vendredi, le gouvernement a décrété l'état d'urgence et un couvre-feu à Och et dans plusieurs districts voisins.

Aux yeux du président russe, Dmitri Medvedev, "il s'agit d'un conflit intérieur et la Russie ne voit pas, pour le moment, les conditions pour participer à sa résolution", a déclaré son porte-parole, Natalia Timakova, faisant allusion à l'assistance militaire sollicitée plus tôt dans la journée par Mme Otounbaïeva.

En revanche, le Kremlin a décidé d'"accorder une aide humanitaire" à cette ancienne république soviétique où la Russie dispose d'une base militaire. Un avion médicalisé du ministère russe des Situations d'urgence, avec dix médecins à bord, s'est déjà envolé vers le Kirghizstan, a annoncé un responsable du ministère.

La Commission européenne a également annoncé samedi l'envoi d'un expert humanitaire au Kirghizstan afin d'évaluer la situation et de mobiliser des fonds en conséquence.

Des milliers de femmes et d'enfants ouzbeks ont fui les violences en se rendant à Markhamat à la frontière proche de l'Ouzbékistan voisin, ce qui pourrait déboucher sur une crise humanitaire. Tandis que l'Ouzbékistan se disait "extrêmement alarmé", le comité international de la Croix-Rouge s'est déclaré "profondément inquiet".

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), dont le siège est à New York, a appelé la communauté internationale à soutenir le gouvernement kirghiz, pour empêcher que les troubles ethniques ne dégénèrent.

"Il n'y a pas de temps à perdre", a dit Andrea Berg, une responsable de HRW retranchée dans une maison à Och depuis le début des violences.

"Il y a de nombreux blessés dans les quartiers mahallas (ouzbeks) d'Och. Leur nombre pourrait atteindre plusieurs milliers", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Les violences à Och ont commencé dans la nuit de jeudi à vendredi par des bagarres entre Ouzbeks et Kirghiz qui ont dégénéré. Des voitures ont été en endommagées et brûlées, des immeubles d'habitation incendiés.

La stabilité du Kirghizstan est primordiale, notamment pour les États-Unis qui y disposent d'une base militaire essentielle au déploiement des troupes américaines en Afghanistan.

Depuis le soulèvement d'avril, qui avait fait 87 morts et conduit à la chute du régime de M. Bakiev, le Kirghizstan a connu plusieurs vagues de violences.


L'état d'urgence a été décrété à Djalal-Abad par le gouvernement intérimaire, "contraint de prendre cette décision car la zone de déstabilisation s'étend", a déclaré son chef adjoint, Azimbek Beknazarov, à la télévision nationale.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé avoir...

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