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Liban

Cérémonie à la Maison de l’avocat pour le dixième anniversaire du décès de Raymond Eddé, « doyen de la République »

De grandes figures de la politique libanaise, du journalisme et du droit se sont réunies hier après-midi à la Maison de l'avocat pour rendre hommage à Raymond Eddé, décédé le 10 mai 2000, il y a dix ans jour pour jour.


Une conférence à plusieurs voix ayant pour thème « Raymond Eddé, doyen de la République » a eu lieu hier après-midi à la Maison de l'avocat pour rendre hommage à l'ancien Amid du Bloc national, décédé il y a dix ans, jour pour jour. Ont pris la parole au cours de cette cérémonie le député Marwan Hamadé, l'ancien ministre de la Culture Tammam Salam, l'ancien ministre et PDG de L'Orient-Le Jour, Michel Eddé, représenté à l'occasion par Charles Eddé, ainsi qu'André Chidiac, membre du conseil de l'ordre des avocats, et Antoine Khair, membre du Conseil constitutionnel.
Les cinq intervenants ont l'un après l'autre évoqué la vie de Raymond Eddé, détaillant son parcours politique ainsi que les principes et les convictions qu'il défendait avec ardeur en tant qu'homme de droit, défenseur inconditionnel des libertés et de la démocratie, et en tant que citoyen libanais avant tout. Un citoyen qui a œuvré toute sa vie à préserver tant bien que mal la souveraineté de son pays.
Parmi les points soulignés, Michel Eddé a rappelé la position de Raymond Eddé concernant l'intervention de l'armée dans les affaires de l'État, soulignant la témérité dont il avait fait preuve dans sa lutte pour préserver la démocratie « sans laquelle un pays ne peut pas jouir des libertés qu'elle peut lui offrir ». Selon Michel Eddé, Raymond Eddé considérait le processus électoral comme le seul chemin à prendre pour aboutir à la désignation d'un président, et cela par le biais du Parlement, uniquement. Il voulait ainsi empêcher la « transmission du virus du coup d'État » et éviter que cette méthode vienne remplacer les élections démocratiques. Michel Eddé a également évoqué « les nombreuses mises en garde de Raymond Eddé concernant la politique d'Israël, faisant référence à la menace que l'État hébreu représentait pour le Liban, ses terres et ses eaux ». À ce propos, Marwan Hamadé et André Chidiac n'ont pas manqué de mentionner, non sans une pointe d'humour, l'épitaphe qu'avait choisie Raymond Eddé : « Ci-gît Raymond qui avait raison. »
Quant à ses relations avec la Syrie, Michel Eddé a tenu à préciser que Raymond Eddé ne s'opposait pas à la Syrie et qu'il avait, au contraire, toujours souligné l'importance d'améliorer les relations avec le pays voisin et d'établir des rapports basés sur le respect mutuel et sur les actions concrètes plutôt que sur les discours. Michel Eddé n'a eu aucun mal à faire appel à sa mémoire pour relater la réaction de Raymond Eddé face à l'initiative du président syrien Hafez el-Assad l'invitant en visite officielle à Damas. Il avait répondu : « Tant que l'armée syrienne est toujours au Liban, je n'irai pas en Syrie. Mais lorsque cette armée se retirera, je serai le premier à y aller. »
Marwan Hamadé a, quant à lui, énuméré les dates-clés rappelant les prises de position de Raymond Eddé, illustrant ainsi son refus catégorique de céder aux compromissions aux dépens des principes qu'il défendait, ce qui lui a valu de laisser passer l'opportunité d'accéder à la présidence plus d'une fois : « En 1957, il a refusé le marché américano-nassérien. En 1964, il a refusé la tutelle de l'appareil militaire qui connaissait son ascension à l'époque. En 1970, il a refusé que le Liban soit entraîné seul dans le conflit palestinien à travers l'accord du Caire. En 1976, il a refusé l'infiltration syrienne sur le terrain et dans les institutions libanaises. En 1982, il a refusé l'invasion israélienne et la soumission à des accords. Enfin en 1988, il a refusé la rébellion militaire ainsi que la logique des milices. »
Pour clôturer, Marwan Hamadé n'a pas hésité à comparer Raymond Eddé au cycliste français Raymond Poulidor, appelé l'éternel second. Ce dernier avait participé plus d'une dizaine de fois au Tour de France dans les années cinquante et soixante sans jamais remporter le titre, mais avait néanmoins réussi à obtenir la première place dans le cœur des Français. Selon Marwan Hamadé, les sondages les plus récents révèlent que les Français se souviennent principalement de Raymond Poulidor, avant de se souvenir des gagnants.

Une conférence à plusieurs voix ayant pour thème « Raymond Eddé, doyen de la République » a eu lieu hier après-midi à la Maison de l'avocat pour rendre hommage à l'ancien Amid du Bloc national, décédé il y a dix ans, jour pour jour. Ont pris la parole au cours de cette cérémonie le député Marwan Hamadé, l'ancien ministre de la Culture Tammam Salam, l'ancien ministre et PDG de L'Orient-Le Jour, Michel Eddé, représenté à l'occasion par Charles Eddé, ainsi qu'André Chidiac, membre du conseil de l'ordre des avocats, et Antoine Khair, membre du Conseil constitutionnel.Les cinq intervenants ont l'un après l'autre évoqué la vie de Raymond Eddé,...
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