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Diaspora

Edgar Elías Azar, un Libano-Mexicain à la tête d’une des plus grandes Cours de justice du monde

Le juge Edgar Elías Azar, fils d'émigrés libanais et chef de la Cour suprême de justice de Mexico City, vient d'effectuer sa troisième visite au Liban, son pays d'origine, du 4 au 9 avril.

Le juge libano-mexicain Edgar Azar et son épouse Patricia en visite au Liban.

Le juge Edgar Azar était accompagné, au cours de sa tournée libanaise, d'une délégation libano-mexicaine. Azar a été reçu, au cours de son séjour, par le président de la République Michel Sleiman pour discuter de différents thèmes se rapportant au Liban et à l'émigration libanaise. Il a aussi rencontré d'autres personnalités et autorités. L'association RJ Liban a eu l'occasion de rencontrer cet homme fier de ses origines pour parler de sa relation spéciale avec le Liban et ses traditions.
C'est à Acapulco, la ville portuaire de l'État de Guerrero situé à 400 kilomètres de Mexico, qu'Edgar Elías Azar voit le jour le 7 août 1946. Son père, Edouard Elias Bachour, originaire de Dhour Choueir, était arrivé au Mexique dans les années 1920, soit vers la fin de la révolution mexicaine qui dura de 1910 à 1921. Cette époque était assez dangereuse pour cet homme courageux qui a traversé tout le continent mexicain pour s'installer enfin à Acapulco, où il a eu beaucoup de succès dans le domaine commercial. Plus tard, il a rencontré Sylvia Kassar Obeiry, une femme « typiquement libanaise » originaire de Beyrouth, et ils ont fondé une famille de quatre enfants, vivant actuellement entre le Mexique et le Canada.
Parce qu'il n'y avait pas d'université à Acapulco, Edgar Elías Azar a suivi des études de droit dans la ville de Mexico, dans l'une des universités les plus connues du pays « La Universidad Nacional Autonoma de Mexico », pour ensuite obtenir, en 2000, un master de l'Université ibéro-américaine de Mexico, ainsi qu'un master (2002) et un doctorat en droit (2005) de l'université Computense de Madrid.

 Juge à 19 ans
La carrière d'Edgar Elías Azar a commencé au tribunal de Mexico (connu sous le nom de « Tribunal Superior de Justicia del Distrito Federal ») à un très jeune âge, puisqu'il avait 19 ans à peine. Avant même de terminer ses études universitaires, il est devenu le juge le plus jeune du tribunal et a occupé plusieurs postes jusqu'à son élection comme chef de la Cour suprême en 2008, pour un mandat de 4 ans.
La Cour suprême de Mexico City présidée par Azar est l'une des plus grandes cours du monde, vu qu'elle déploie des efforts au service de 22 millions d'habitants, avec plus de 300 000 procès par an ; une cour moderne abritant plus de 9 000 employés et qui reçoit environ 35 000 visites quotidiennes et prononce 1 000 verdicts par jour.
Edgar Azar s'est marié à 25 ans avec Patricia Atallah Semaan, une Libanaise dont le père est originaire de Koura et la mère de Choueifat. Ils ont eu trois enfants : Souad, Patricia et Sylvia. La femme d'Edgar détient actuellement cinq cafés en plus de la mission qu'elle a toujours assurée depuis son mariage en tant que femme au foyer très appréciée de sa famille.
En plus de son poste à la cour, Edgar Azar est professeur de droit à l'Institut de recherches touristiques au Mexique et auteur de trois livres importants dans son domaine : Personas y Bienes en el Derecho Civil Mexicano (Les personnes et les biens en droit civil mexicain), Frases e Expresiones Latinas (Phrases et expressions latines) et Contratación por Medios Electrónicos (Contrats par moyens électroniques). Il donne de même des conférences dans plusieurs universités et institutions privées et publiques et représente souvent le Mexique dans des forums internationaux.

Trois visites au Liban exceptionnelles
La première visite de Azar au Liban a eu lieu en 1973 suite à une invitation de la part de l'État libanais qui avait appelé tous les fils d'émigrés à venir découvrir les merveilles de leur pays d'origine. Au cours de cette visite, il a eu l'impression d'avoir connu le Liban bien avant de fouler sa terre, et ce à travers les histoires de son père dont il se rappelle tous les détails : « J'ai senti que je connaissais déjà le village de mon père, la capitale, les mets libanais et le climat fascinant du pays, c'était une visite inoubliable. »
Dans la maison de son père au Mexique, les deux drapeaux mexicain et libanais étaient toujours présents l'un à côté de l'autre pour rappeler les belles couleurs du pays d'origine, source d'orgueil et de fierté pour sa famille, surtout pour son père qui ne cessait de répéter les mêmes paroles à chaque repas et à chaque occasion : « Mitel hal bled ma fi » (« Il n'y a pas de pays pareil à celui-là »), faisant allusion au Liban. « C'est après ma première visite au Liban que j'ai compris le sentiment de mon père et le vrai sens de ses paroles », a-t-il dit.
La deuxième visite d'Edgar Azar et de sa famille au Liban, en 2005, a coïncidé avec les événements politiques tragiques qui se sont succédé, obligeant les Azar à retourner au Mexique avec une grande déception.
Néanmoins, avec le retour de la paix et de la stabilité au Liban, Edgar Azar a décidé en 2010 de visiter ce pays pour la troisième fois. « Le Liban que j'ai vu renaître durant cette visite m'a redonné l'espoir et la confiance en mon pays d'origine, et m'a rappelé le Liban dynamique de l'avant-guerre », a-t-il déclaré. Au cours de son séjour, il a rencontré le président Sleiman dans le but de l'inviter à la cérémonie de commémoration du 200e anniversaire de la révolution mexicaine, prévue en septembre 2010. « La présence du président Sleiman dans un événement si important pour le Mexique sera sûrement appréciée par la communauté libanaise, qui est très forte et très respectée au sein de la société mexicaine et de par le monde », a-t-il affirmé. Edgar Azar a été reçu par de nombreuses personnalités et un déjeuner a été organisé en son honneur par Georges Hayek.

Le mystère de Dhour Choueir
Edgar, qui s'est rendu à Dhour Choueir, lieu de naissance de son père, a avoué ne jamais avoir voulu visiter la maison paternelle, dont il a gardé l'adresse secrète, avant de l'acheter. Les négociations avaient commencé il y a 5 ans. « Je connais chaque détail de cette maison par cœur grâce aux paroles de mon père et je suis certain que le rêve de me l'approprier se réalisera un jour », a-t-il souligné. D'ailleurs, le rêve de pouvoir passer sa retraite au Liban et plus particulièrement à Dhour Choueir, sur la terrasse de la maison paternelle, avec sa collection de narguilés et son café turc, le hante toujours, et ses yeux ne cessent de briller quand il parle de la « hrisé », son plat libanais préféré.
La famille Azar perpétue la tradition libanaise au Mexique et sa maison reste ouverte à tous les amis et proches. Quant aux déjeuners du dimanche, ils sont riches et typiquement libanais chez les Azar. La cuisine libanaise est appréciée jusque dans la Cour suprême de Mexico, où le cuisinier libanais d'Edgar Azar offre aux invités les meilleurs mets libanais.

Le juge Edgar Azar était accompagné, au cours de sa tournée libanaise, d'une délégation libano-mexicaine. Azar a été reçu, au cours de son séjour, par le président de la République Michel Sleiman pour discuter de différents thèmes se rapportant au Liban et à l'émigration libanaise. Il a aussi rencontré d'autres personnalités et autorités. L'association RJ Liban a eu l'occasion de rencontrer cet homme fier de ses origines pour parler de sa relation spéciale avec le Liban et ses traditions.C'est à Acapulco, la ville portuaire de l'État de Guerrero situé à 400 kilomètres de Mexico, qu'Edgar Elías Azar voit le jour le 7 août 1946. Son père, Edouard Elias...