Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde

« Menace sur la liberté de la presse en Italie » : le droit de réponse de l’ambassadeur Checchia

Suite à l'article publié dans l'édition d'hier lundi de « L'Orient-Le Jour », répercutant les avis d'une ancienne députée italienne, de deux ONG internationales et de la Commission européenne pour la démocratie par le droit, avis concernant la liberté de la presse en Italie, nous avons reçu de l'ambassadeur d'Italie, M. Gabriele Checchia, le droit de réponse suivant :
« En ma qualité d'ambassadeur d'Italie au Liban, j'ai lu avec étonnement l'article publié en date du 22 février 2010, dans la page 9 de L'Orient-le-Jour, intitulé "Menace sur la liberté de la presse en Italie".
Je me sens obligé de vous écrire, vu l'estime et la considération que nous tous réservons à votre quotidien, étant donné que les opinions exprimées dans l'article offrent un cadre partial et inexact de la situation de la liberté de presse en Italie. Ce qui pourrait engendrer des opinions négatives parmi les Libanais envers la situation effective dans mon pays et envers la personne de notre Premier ministre.
Permettez-moi de vous dire, tout d'abord, que le peuple italien aime profondément la liberté, et la situation de la presse en Italie reflète fidèlement notre intolérance pour toute forme de restriction à la liberté d'expression : il suffit de consulter les quotidiens italiens chaque matin pour avoir une vision directe de la situation, bien différente de celle décrite dans l'article qui omet, par ailleurs, de souligner que l'actuel président du Conseil italien a été élu avec une large majorité.
Par contre, un cadre contradictoire en ressort : il suffit à un peuple cosmopolite et capable d'analyse, comme le peuple libanais, de consulter chaque jour les principaux quotidiens italiens (consultables aussi sur Internet) ou bien d'écouter nos télévisions (facilement accessibles via satellite) pour constater qu'ils contiennent quotidiennement des attaques, des critiques, des accusations et des satires de tout genre envers notre Premier ministre. Comment une telle chose serait-elle possible dans une situation de "menace à la liberté de la presse" comme celle que l'article en question tend à accréditer ?
L'article, par ailleurs, ne mentionne guère d'autres sources principales d'information, comme Internet, la presse internationale, les centaines de réseaux privés locaux et régionaux, qui transforment notre pays en une réalité où toute restriction à la liberté d'expression est seulement celle établie par la loi pour la sauvegarde de l'honorabilité des citoyens.
Il est en plus difficile d'accepter la critique, contenue dans l'article, de recourir aux plaintes comme si ces dernières étaient un instrument d'intimidation envers les journaux : est-ce que l'on voudrait nier à quelqu'un qui se sent injustement diffamé le droit de protéger son honorabilité devant les instances légales ?
Il est également injuste envers les Italiens d'accréditer l'idée qu'ils sont facilement conditionnables par la télévision. Je peux vous assurer que mes compatriotes, étant un peuple aux traditions millénaires avec une longue expérience de démocratie, sont parfaitement capables de se former une opinion personnelle, indépendamment de qui détient des télévisions, surtout dans un contexte où celles-ci représentent seulement l'une des sources d'information et sont, par ailleurs (comme il est facile de constater), l'expression d'une pluralité de voix et d'orientations.
Il aurait été bon d'interviewer, dans le même contexte, des personnalités italiennes, pas forcément faisant partie du gouvernement, capables de fournir des points de vue plus articulés et équilibrés.
D'autant plus que certaines des opinions formulées dans l'article ne proviennent pas, dans le cas d'espèce, d'une personne à la position neutre. Elles sont en effet celles d'une ancienne députée, Tana De Zulueta, qui exerce non seulement la profession de journaliste, mais qui s'est également directement et activement engagée dans la vie politique, vu qu'elle a été aussi élue dans le passé au Parlement italien dans les rangs d'un parti d'opposition à la présente majorité et à l'actuel président du Conseil. Il ne s'agit pas donc d'un observateur neutre.
Je voudrais aussi attirer votre attention sur le fait que - comme mentionné dans l'article - le gouvernement italien consacre des ressources publiques importantes, même pour la protection des journalistes menacés, dans leur possibilité d'expression, par la criminalité. Ce qui constitue, à mon avis, un élément à l'appui des propos que j'ai développés ci-dessus.
En vous renouvelant l'estime que je porte à L'Orient-Le Jour que je considère certainement parmi les meilleurs quotidiens au niveau international, je suis confiant que vous pourrez réserver à ma lettre toute la visibilité que le cas requiert.

Gabriele Checchia
Ambassadeur d'Italie au Liban. »

Suite à l'article publié dans l'édition d'hier lundi de « L'Orient-Le Jour », répercutant les avis d'une ancienne députée italienne, de deux ONG internationales et de la Commission européenne pour la démocratie par le droit, avis concernant la liberté de la presse en Italie, nous avons reçu de l'ambassadeur d'Italie, M. Gabriele Checchia, le droit de réponse suivant :« En ma qualité d'ambassadeur d'Italie au Liban, j'ai lu avec étonnement l'article publié en date du 22 février 2010, dans la page 9 de L'Orient-le-Jour, intitulé "Menace sur la liberté de la presse en Italie".Je me sens obligé de vous écrire, vu l'estime et la considération que nous tous réservons...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut