Dans le cadre de la conférence organisée par Skeyes, Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), s'est attaché à mettre en exergue les dangers d'une nouvelle forme de censure s'appuyant sur les pressions économiques. Ces pressions économiques indirectes peuvent être le fait de l'État à l'encontre d'un propriétaire de journal ou d'annonceurs, ou encore le fait d'actionnaires sur une rédaction. « Les pressions indirectes sont difficiles à identifier car plus insidieuses, mais elles sont redoutablement efficaces », note Jean-François Julliard. Efficaces et vastes, car les pressions d'ordre économique à l'encontre des médias touchent de plus en plus de pays, démocratiques ou non, riches ou pas.
Exemples. Le 27 janvier dernier, Le Journal hebdomadaire, une publication marocaine, asphyxié économiquement, était placé en liquidation financière. Dans un entretien accordé à RSF, Aboubaker Jamaï, l'un des fondateurs du Journal en 1997, expliquait que l'hebdomadaire croulait effectivement sous les dettes, mais il ajoutait que « les autorités ont tout fait pour acculer Le Journal hebdomadaire à l'asphyxie financière, par le biais d'une stratégie concertée de boycott publicitaire ». « Principal symbole de la liberté de la presse, Le Journal hebdomadaire est un des seuls médias d'opposition du pays », notait pour sa part RSF.
Outre le boycott publicitaire, les pressions économiques peuvent se traduire par de lourdes amendes requises contre les médias. « En 10 ans, souligne Jean-François Julliard, 2,5 millions d'euros d'amende ont été réclamés aux médias marocains. »
En Algérie, les autorités disposent d'une autre arme particulièrement efficace contre les récalcitrants : un monopole étatique sur l'attribution de la publicité. « Il s'agit là d'un formidable levier d'action », souligne le secrétaire général de RSF.
En France, note Jean-François Julliard, « le problème tient en la nature même des groupes de presse », tels que Bouygues ou Vincent Bolloré. « Ces groupes dépendent des commandes de l'État. Cela se ressent dans le traitement de l'information. Les médias appartenant à ces groupes ne sont pas les plus critiques à l'égard du pouvoir », ajoute-t-il.
Lutter contre ces pressions économiques est « très difficile », reconnaît Jean-François Julliard, qui avance néanmoins quatre pistes pour s'attaquer à ce qui représente, pour RSF, « le grand chantier de demain » : « D'abord, il faut bien connaître les structures de financement des médias. Parfois, ces structures sont très compliquées. Ensuite, il faut des lois pour interdire les conflits d'intérêts. Il faut également établir des dispositifs anticoncentration pour sauvegarder le pluralisme nécessaire de l'information. Et enfin, il faut dénoncer ces pressions économiques. »
Exemples. Le 27 janvier dernier, Le Journal hebdomadaire, une publication marocaine, asphyxié économiquement, était placé en liquidation financière. Dans un entretien accordé à RSF, Aboubaker Jamaï, l'un des fondateurs du Journal en 1997, expliquait que l'hebdomadaire croulait effectivement sous les dettes, mais il ajoutait que « les autorités ont tout fait pour acculer Le Journal hebdomadaire à l'asphyxie financière, par le biais d'une stratégie concertée de boycott publicitaire ». « Principal symbole de la liberté de la presse, Le Journal hebdomadaire est un des seuls médias d'opposition du pays », notait pour sa part RSF.
Outre le boycott publicitaire, les pressions économiques peuvent se traduire par de lourdes amendes requises contre les médias. « En 10 ans, souligne Jean-François Julliard, 2,5 millions d'euros d'amende ont été réclamés aux médias marocains. »
En Algérie, les autorités disposent d'une autre arme particulièrement efficace contre les récalcitrants : un monopole étatique sur l'attribution de la publicité. « Il s'agit là d'un formidable levier d'action », souligne le secrétaire général de RSF.
En France, note Jean-François Julliard, « le problème tient en la nature même des groupes de presse », tels que Bouygues ou Vincent Bolloré. « Ces groupes dépendent des commandes de l'État. Cela se ressent dans le traitement de l'information. Les médias appartenant à ces groupes ne sont pas les plus critiques à l'égard du pouvoir », ajoute-t-il.
Lutter contre ces pressions économiques est « très difficile », reconnaît Jean-François Julliard, qui avance néanmoins quatre pistes pour s'attaquer à ce qui représente, pour RSF, « le grand chantier de demain » : « D'abord, il faut bien connaître les structures de financement des médias. Parfois, ces structures sont très compliquées. Ensuite, il faut des lois pour interdire les conflits d'intérêts. Il faut également établir des dispositifs anticoncentration pour sauvegarder le pluralisme nécessaire de l'information. Et enfin, il faut dénoncer ces pressions économiques. »
Dans le cadre de la conférence organisée par Skeyes, Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), s'est attaché à mettre en exergue les dangers d'une nouvelle forme de censure s'appuyant sur les pressions économiques. Ces pressions économiques indirectes peuvent être le fait de l'État à l'encontre d'un propriétaire de journal ou d'annonceurs, ou encore le fait d'actionnaires sur une rédaction. « Les pressions indirectes sont difficiles à identifier car plus insidieuses, mais elles sont redoutablement efficaces », note Jean-François Julliard. Efficaces et vastes, car les pressions d'ordre économique à l'encontre des médias touchent de plus...