Pour ce diplomate, bien au fait des développements au Proche-Orient, les perspectives de paix paraissent très maigres cette année, du fait notamment de l'incapacité montrée jusqu'ici par l'administration américaine à imposer la solution des deux États, israélien et palestinien.
D'un côté, les Palestiniens sont divisés entre deux pouvoirs et de l'autre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu s'obstine à refuser toute solution de paix tant que la sécurité des frontières israéliennes n'est pas garantie au préalable.
Or une telle garantie est impossible en présence d'une résistance armée au Liban et en Palestine, et surtout en présence de l'Iran qui menace l'État hébreu d'anéantissement.
Voilà pourquoi il importe de parvenir d'abord à un accord international autour du programme nucléaire iranien, celui-ci étant aujourd'hui considéré comme étant la clé de toute solution aux problèmes de la région, que ce soit au Liban, en Palestine, en Syrie, en Irak, au Yémen ou en Afghanistan.
Sans un tel accord, la Syrie, qui demeure liée à l'Iran, serait dans l'incapacité de parvenir à une entente avec Israël à propos du Golan occupé. De son côté, l'Autorité palestinienne resterait paralysée du fait des divergences avec le pouvoir du Hamas, à Gaza. Quant au Liban, il est hors de question pour lui de conclure une paix avec Israël sans tenir compte de la Syrie.
Donc, résume ce diplomate, il n'y a pas de paix régionale dans un avenir prévisible, à moins d'un accord sur le dossier du nucléaire iranien. Ce qui signifie, en d'autres termes, que Téhéran est aujourd'hui la clé de la guerre et de la paix au Proche-Orient.
Mais le diplomate ne voit pas non plus la possibilité d'une guerre cette année.
Selon lui, ceux qui sont susceptibles de déclencher un conflit armé sont Israël et l'Iran. Or l'État hébreu n'est pas en mesure de lancer une offensive militaire sans un feu vert américain, et ce d'autant plus qu'il existe des risques d'embrasement général au niveau régional et que les opérations ne pourraient pas cette fois-ci se limiter au territoire libanais, comme en 2006.
D'autre part, en cas de conflit généralisé, personne ne peut d'ores et déjà garantir la victoire, surtout en cas de recours à des armes de destruction massive. Dans ce cas, c'est en effet tout le monde qui se retrouverait perdant.
Même sur le plan strictement libanais, la guerre de 2006 a démontré que l'armée israélienne pas plus qu'aucune armée régulière n'est en mesure d'anéantir l'infrastructure paramilitaire du Hezbollah. Certes, Israël est en mesure de détruire l'infrastructure du Liban, mais cette destruction ne lui apporterait pas la sécurité à sa frontière.
Une autre approche du dossier nucléaire iranien consiste à imposer des sanctions internationales à Téhéran. Mais, une fois de plus, la communauté internationale pourrait ne pas être unanime dans le cas où seraient envisagées des sanctions très lourdes, certaines puissances, dont la Chine, risquant de s'y opposer.
Il est donc plus probable que des sanctions moins lourdes soient adoptées et, le cas échéant, l'Iran serait en mesure d'en supporter les conséquences, en tout cas bien davantage que celles résultant pour lui d'une guerre généralisée.
Quant aux États-Unis, souligne enfin ce diplomate, ils ont déjà trop de guerres sur les bras dans la région pour qu'ils laissent en déclencher d'autres.