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Liban - Éclairage

Beyrouth, membre permanent au Conseil, un rôle stratégique à définir

Dès janvier 2010 le Liban fera partie des membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies : quelle sera sa marge de manœuvre au sein de cette institution aux méandres légaux et diplomatiques complexes et critiqués ?

Le père Fady Fadel : « Le Liban, un médiateur. » Photo Wassim Daou

L'entrée du Liban au Conseil de sécurité est très attendue sur la scène diplomatique internationale. Un colloque à l'université antonine a abordé les différents défis que la représentation libanaise aux Nations unies devra relever pendant son mandat.
Avec la Bosnie-Herzégovine, le Brésil, le Nigeria et le Gabon, le Liban remplace les cinq pays sortants : le Burkina Faso, la Croatie, le Vietnam, le Costa Rica et la Libye. Le père Fady Fadel, vice-recteur aux affaires académiques et aux relations internationales de l'université antonine, a souligné que « l'action libanaise pourra faire prévaloir les intérêts nationaux et la défense des États arabes et d'Asie » et que « la diplomatie libanaise sera appelée à approfondir l'approche de sa coopération internationale et pourrait s'installer comme véritable médiateur régional au sein de l'institution onusienne ». En effet, depuis son origine, le Conseil de sécurité est considéré comme un organe diplomatique majeur. Ses décisions, souvent motivées par des objectifs politiques, ont des conséquences légales importantes et entraînent la production de normes internationales obligatoires et opposables. Il lui revient d'œuvrer en faveur du règlement des différends internationaux et d'agir pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Droit de veto et représentativité
De prime abord, le rôle du Liban est cantonné dans la délicate question des modalités d'adoption des décisions au sein du Conseil. Le système du veto accordé aux membres permanents du Conseil de sécurité est né d'une formule de compromis : la responsabilité principale du maintien de la paix par le Conseil, ouvert à cinq membres permanents, victorieux de la Seconde Guerre mondiale, et à dix autres membres non permanents, élus pour deux ans, a été soumise à l'instauration d'un privilège. Les décisions sont adoptées par un vote affirmatif de neuf membres dans lequel doivent être nécessairement comprises les voix positives de tous les membres permanents. Ce mode d'adoption crée en pratique un droit de veto pour les cinq membres permanents.
Dès son origine, ce système a été vivement critiqué, car il accorde ouvertement un privilège aux membres permanents et constitue pour certains pays une inégalité entre des États souverains. En ce sens, certains y voient la consécration d'une diplomatie unilatérale qui favorise les vues des puissances d'après-guerre et établit une entrave à la représentativité de l'ensemble de ses membres.
À y voir de plus près, certains autres observateurs avancent que ce veto découle de la nature même du Conseil : ce contrôle politique permettrait d'éviter les risques de blocage et de crises institutionnelles. Il se substituerait à un contrôle judiciaire, difficilement acceptable pour ce genre de décisions. En d'autres termes, le système de vote au sein du Conseil constituerait un moyen de pérenniser le fonctionnement global des Nations unies.
Ainsi, le Liban sera confronté au jeu politique du droit de veto, non plus en tant qu'État directement concerné par certaines résolutions, mais en tant qu'acteur.
Pour autant, son siège au Conseil lui donnera une visibilité très importante sur la scène diplomatique et la représentation libanaise pourra agir au cœur même des négociations de tous les sujets de l'agenda onusien. Il aura donc une carte stratégique déterminante à jouer dans le cadre des négociations parallèles qui priment au sein des Nations unies.

Position stratégique
D'autre part, le pays aura la charge de la présidence du Conseil pour le mois de mai 2010, ce qui va lui conférer un rôle déterminant. En effet, le président convoque lui-même les séances du Conseil. Il peut le faire à la demande de tout autre membre ou lorsqu'un différend ou une situation est porté à son attention. Il approuve l'ordre du jour des questions soumises à discussion et il lui revient de rechercher et de proposer des compromis quand cela est nécessaire. Les déclarations présidentielles ont également un rôle essentiel. S'exprimant au nom de l'ensemble des membres du Conseil, son président apporte à la scène internationale un éclairage sur les travaux et les négociations menés. Ces déclarations peuvent servir dans certaines hypothèses à la compréhension des décisions prises par le Conseil et entrent ainsi dans le corpus des textes internationaux qui ont une portée importante.
Finalement, le Liban prendra part à la nomination du prochain secrétaire général des Nations unies en 2011 : le candidat est en effet recommandé par le Conseil de sécurité et élu par l'Assemblée générale des Nations unies.
À charge maintenant au gouvernement de savoir préparer des positions communes et une politique consensuelle pour pouvoir occuper pleinement le siège qui attend le Liban dès janvier 2010 dans la salle du Conseil de sécurité.
L'entrée du Liban au Conseil de sécurité est très attendue sur la scène diplomatique internationale. Un colloque à l'université antonine a abordé les différents défis que la représentation libanaise aux Nations unies devra relever pendant son mandat. Avec la Bosnie-Herzégovine, le Brésil, le Nigeria et le Gabon, le Liban remplace les cinq pays sortants : le Burkina Faso, la Croatie, le Vietnam, le Costa Rica et la Libye. Le père Fady Fadel, vice-recteur aux affaires académiques et aux relations internationales de l'université antonine, a souligné que « l'action libanaise pourra faire prévaloir les intérêts nationaux et la défense des États arabes et d'Asie » et...
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