M. François Barras, ambassadeur suisse, a reçu hier au siège de la chancellerie Mme Marta Ruedas, représentante du PNUD, en présence de M. Ghassan Taher du bureau du Premier ministre, pour la signature du projet de soutien financier de l'Agence suisse de développement et de coopération au projet onusien de « Réduction des risques de catastrophes » (RCC). Cette somme porte le budget global du projet RCC à 836 000 dollars. M. Barras a indiqué lors de la cérémonie de signature que la réduction des risques de catastrophes naturelles était une priorité du gouvernement helvétique dans la région. Il a fait remarquer à ce titre que la Suisse était largement engagée dans ce défi, notamment par le biais de nombreux accords bilatéraux avec la Syrie, la Jordanie et le Liban.
Le projet doit permettre d'aider le gouvernement libanais à développer une planification de gestion des catastrophes. M. Barras a mis en exergue l'exigence de coopération de toutes les parties prenantes que cette planification suggère, qu'il s'agisse des différents ministères nationaux ou de toutes les institutions concernées.
Le Liban est en effet sujet à de nombreuses menaces. Parmi celles-ci, les tremblements de terre et tsunamis qui y sont associés représentent le risque le plus élevé. La population libanaise est en ce sens vulnérable aux risques majeurs de catastrophes, mais également aux plus mineures comme les inondations, les feux de forêt, les glissements de terrain. En cause, l'absence effective totale des autorités gouvernementales dans les régions périphériques, le phénomène d'urbanisation massive et incontrôlée, la présence d'une faille sismique traversant le pays aux côtés d'autres, la présence d'un sol calcaire friable et altéré par des pratiques agricoles agressives et la déforestation.
Hommes et femmes à égalité
Sur ce point, Mme Marta Ruedas a indiqué que l'intervention du PNUD au Liban était rendue difficile par les crises successives que le pays a traversées et par l'inexpérience des autorités, malgré l'occurrence des catastrophes naturelles.
Afin de surmonter ces obstacles, le PNUD a mis en place en mai 2009 un programme établi sur trois ans prévoyant la création d'une unité interministérielle de réduction des risques de catastrophes, capable d'apporter une assistance technique pour le développement de politique stratégique de prévention, de planification et de gestion. L'unité interministérielle devra permettre de coordonner l'action des différents ministères impliqués, notamment ceux de l'Agriculture, de la Défense et de l'Intérieur, ainsi que de toute autre institution impliquée, afin de développer une stratégie pour chaque type de risques, aux niveau national et régional, applicable de façon équitable aux hommes et aux femmes, comme l'a fortement suggéré Mme Ruedas.
Les fonds budgetés pour ce projet seront intégralement gérés par le PNUD et permettront notamment de financer l'action coordonnée des ministères nationaux et l'organisation de simulations grandeur nature. Ces plans devront inclure des mesures de prévention et de réduction des conséquences d'une catastrophe naturelle et de gestion des risques résiduels qui n'auront pu être anticipés. La prévention et les mesures relatives à la stratégie de réduction des risques devront permettre l'avertissement de la population sur les menaces imminentes, et l'organisation rapide et de façon efficace des secours et des évacuations si nécessaire. Les questions de la reconstruction et de la réhabilitation seront également évoquées.
D'après Mme Ruedas, ce projet, au-delà du financement des actions à mener pour le gouvernement libanais, permettra d'apporter l'expérience internationale en matière de gestion des catastrophes naturelles. Elle a exprimé sa gratitude envers le gouvernement suisse pour sa participation à ce grand projet qui marque une nouvelle fois l'établissement d'une coopération à long terme entre le gouvernement libanais et les acteurs onusiens de développement.