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Joseph Smith fonde l’Église et meurt assassiné en défendant la cause

Les globe-trotters de l’action humanitaire

Animés par un ascétisme propre à l'Amérique profonde, de valeurs religieuses et sociales inspirées par l'amour fraternel et les valeurs humaines, les mormons se sont voués à combattre la pauvreté, la misère et les injustices sur la planète terre. À l'instar du protestantisme qui prêche une austérité personnelle et un désintérêt pour les plaisirs terrestres en vue de gagner, dans l'éternité, le salut de Dieu, l'abstinence chez les mormons n'a d'égal que leur engagement dans la bataille quotidienne de la vie, pour tenter d'alléger les souffrances des autres, et gagner, par la force de l'amour et du don de soi, la vie éternelle. Leur exemple suprême reste en premier et dernier lieu Jésus-Christ et ses actes, un modèle qu'ils tentent d'atteindre toute leur vie durant.
« Malheur aux riches qui sont riches des choses du monde. Car, parce qu'ils sont riches, ils méprisent les pauvres, et ils persécutent les humbles, et leur cœur est dans leurs trésors ; c'est pourquoi leur trésor est leur Dieu. Et voici que leur trésor périra avec eux aussi », peut-on lire dans le Livre des mormons.  
Sauf que les mormons d'aujourd'hui ne sont pas pauvres du tout, c'est le moins qu'on puisse dire. Bien au contraire, la majorité d'entre eux est issue de la bourgeoisie des affaires qui s'est toutefois convertie à la contribution. Ainsi, chaque mormon est appelé à faire don à la communauté de 10 % de ses revenus globaux qui sont alors acheminés vers le tiers-monde dans le cadre d'une action humanitaire de grande envergure.
« Nous étions les premiers à arriver dans le Sud et le Sud-Est de l'Asie, et les derniers à en sortir lorsque le tsunami a frappé pour la première fois », atteste le directeur du centre d'aide internationale. S'activant dans un bâtiment de plusieurs étages, les volontaires s'attèlent aux différentes tâches de confection de couvertures et de packaging de colis de vêtements, de médicaments ou de produits d'hygiène qui seront envoyés aux populations nécessiteuses, « sans condition aucune de religion, de couleur ou de nationalité ». Des programmes définissant des projets de développement et d'échange de savoir-faire médical et d'ingénierie, étudiés selon les besoins des populations, sont établis par des équipes spécialisées, secondées par de nombreux volontaires.
Dans la pièce centrale du bâtiment, une carte du monde parsemée de points multicolores indique l'extension et la nature de l'aide internationale apportée, depuis plusieurs décennies, aux pays souffrant de pauvreté, des catastrophes naturelles ou des suites de conflits armés. Le Liban fait évidemment partie des pays bénéficiaires. À l'initiative du président de l'Église au pays du Cèdre, Karim Assouad, une aide substantielle est parvenue aux déplacés qui ont quitté leur domicile lors de la guerre de juillet 2006. Actuellement, le centre se penche notamment sur un nouveau programme d'aide aux réfugiés palestiniens.
L'Irak est également l'un des pays du Proche-Orient qui profitent de la générosité de l'Église. Connus pour leur enrôlement massif au sein de l'armée américaine, les soldats mormons ne trouvent aucune contradiction entre le fait de servir l'intérêt national, et leur contribution généreuse en aides humanitaires envoyées même aux pays qui sont en guerre avec l'Amérique.
Au cours de sa vie professionnelle, aussi bien qu'à l'âge de la retraite, chaque mormon est appelé à se porter volontaire dans le cadre des multiples centres sociaux relevant de l'Église. Ces derniers sont financés par le système du « don du jeûne » dans lequel chaque fidèle est invité à « jeûner en sautant deux repas chaque premier dimanche du mois ». L'équivalent du coût de ces repas est versé à la caisse commune qui financera les aides sociales.
Convaincus que les aides et les donations doivent être faites dans le respect du principe d'autosuffisance, la politique caritative des mormons consiste à éviter de donner de l'argent liquide en aidant et en incitant les nécessiteux à se prendre en charge. Ainsi, dans l'un des trente-trois supermarchés relevant de l'Église et répartis dans plusieurs États, les transactions monétaires ont été supprimées, les caisses également.
Au supermarché, défilent les plus déshérités de Salt Lake City, accompagnés d'une liste de leurs besoins, mise au point avec l'aide de l'évêque de la paroisse. En échange de denrées alimentaires, ils devront consacrer certaines heures de travail « volontaire » au centre même, pour aider, à leur tour, les autres. Le centre possède sa propre boulangerie, sa fromagerie, son usine de confiture et ses produits en boîtes dont les ingrédients sont cultivés sur des terrains appartenant à l'Église. Rien ne se perd, tout se retrouve.
Ainsi fonctionne cette chaîne humaine d'altruisme qui fait tache d'huile non seulement dans le Utah, dont 60 % des habitants relèvent de cette Église, mais aussi dans le monde entier où le dévouement des fidèles semble avoir été, à ce jour, relativement contagieux.

Animés par un ascétisme propre à l'Amérique profonde, de valeurs religieuses et sociales inspirées par l'amour fraternel et les valeurs humaines, les mormons se sont voués à combattre la pauvreté, la misère et les injustices sur la planète terre. À l'instar du protestantisme qui prêche une austérité personnelle et un désintérêt pour les plaisirs terrestres en vue de gagner, dans l'éternité, le salut de Dieu, l'abstinence chez les mormons n'a d'égal que leur engagement dans la bataille quotidienne de la vie, pour tenter d'alléger les souffrances des autres, et gagner, par la force de l'amour et du don de soi, la vie éternelle. Leur exemple suprême reste en premier et dernier lieu...