Irak : l'ONU va nommer un enquêteur sur les attentats de Bagdad (Zebari)

L'ONU a accepté de nommer un représentant pour enquêter sur les attentats sanglants contre deux ministères en août à Bagdad et l'implication éventuelle d'Etats étrangers, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari.

Lors d'une conférence de presse à Bagdad, il a affirmé que le Conseil de sécurité de l'ONU débattait pour choisir la personne adéquate à ce poste, à la suite d'une campagne lancée par l'ONU pour créer une commission indépendante sur les explosions qui ont causé la mort de plus de 100 personnes.

"Il a été décidé avec le secrétaire de l'ONU de nommer un fonctionnaire de l'ONU qui enquêtera sur une (possible) intervention étrangère en Irak et sur les causes et les conséquences des crimes commis le 19 août", a-t-il dit.

"Des consultations sont en cours avec le Conseil de sécurité pour nommer une personne qui conduira l'enquête", a-t-il ajouté.

Une porte-parole de l'ONU en Irak, interrogée par l'AFP, s'est bornée à dire qu'il fallait se référer au siège de l'ONU à New York pour d'éventuelles confirmation ou précision.

Le gouvernement irakien a accusé la Syrie d'accorder refuge aux cerveaux de ce double attentat et le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a assuré que 90% des "terroristes" étrangers entrant en Irak s'infiltraient de Syrie. Damas a démenti ces accusations.

Fin septembre, M. Zebari avait dressé un constat d'échec de la médiation turque pour régler la crise diplomatique avec la Syrie, accusant son voisin de manquer de "sérieux".

M. Maliki avait réclamé la mise en place d'une commission internationale indépendante pour enquêter sur le double attentat perpétré contre les ministères irakiens des Affaires étrangères et des Finances qui a fait au moins 95 morts et 600 blessés le 19 août à Bagdad, dans une missive à l'ONU.

"L'ampleur et la nature de ces crimes appellent une enquête qui s'inscrit au-delà de la compétence juridique irakienne et la poursuite des auteurs devant un tribunal pénal international spécial", avait-il dit.