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Jeux 2009 : Interviews

Un sculpteur haïtien et un coureur rwandais remportent le Prix des parlementaires francophones

Tous les quatre ans, à l'occasion des Jeux francophones, l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) remet un prix à un jeune artiste et à un jeune athlète qui se sont distingués dans leur discipline, « représentant un espoir dans leur domaine et participant à la mise en œuvre des idéaux de la francophonie ».
Jacques Legendre, secrétaire général de l'APF, révèle à L'Orient-Le Jour les raisons de l'attribution de ce prix, hier soir, à un sculpteur haïtien et à un coureur rwandais. Il en profite pour revenir sur les défis que relève l'APF depuis sa création en 1967.

Question - Quel rôle l'APF joue-t-elle aujourd'hui au sein de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) ?
Réponse - « Il faut d'abord rappeler que l'Assemblée parlementaire de la francophonie existait bien avant l'OIF. Elle a été créée en 1967 et avait pour ambition de rassembler des parlementaires ayant en commun le français : il s'agissait de l'Association internationale des parlementaires de langue française, devenue plus tard l'APF. Sans problème de langue, sans traduction, ces parlementaires peuvent discuter des problèmes qu'ils rencontrent dans l'exercice de leurs fonctions, échanger sur leurs valeurs, parler de la démocratie. Le Liban en est un des membres fondateurs. Nous nous réunissons en commissions, qui permettent des échanges, des analyses, des prises de position. (...) Mais il s'agit principalement de promouvoir la vie démocratique, les élections libres. »

Q - Quel est le comportement de l'APF face aux Parlements qui ne respectent pas ces valeurs ?
R - « Nous pénalisons les pays dont les Parlements sont renversés en les excluant de notre assemblée. Idem pour ces Parlements de transition qui sont désignés par l'Exécutif. Pour être réintégré, il faut que le pays en question revienne aux normes démocratiques. Nous proposons évidemment de l'aide : nous offrons des conseils, nous envoyons des observateurs pour les élections. (...). La démocratie, ça s'apprend. »

Q - Le travail de l'APF va au-delà de ces travaux parlementaires, vers la promotion des valeurs de la francophonie...
R - « Tout à fait. C'est pour nous une deuxième raison d'être ensemble : la place du français. Mais nous ne sommes pas là pour être « accros » au français. Nous reconnaissons la richesse des autres langues. Le Liban en est un bon exemple. (...) Nous nous battons ainsi pour la diversité culturelle et linguistique. »

Q - Quelles sont les positions de l'APF face à la crise gouvernementale du Liban ?
R - « Nous soutenons l'unité et l'indépendance du Liban, et nous apportons tout notre appui aux résolutions de l'ONU. Nous engageons le dialogue avec tout le monde : majorité et opposition. (...) Nous nous réjouissons du choix du Liban pour organiser les Jeux de la francophonie. L'OIF a ainsi voulu marquer un intérêt particulier pour le Liban, car c'est un signe de confiance. Ça a été un défi que les Libanais ont parfaitement relevé. »

Q - Pourquoi avez-vous choisi de remettre le prix de l'APF à Dieudonné Dissi et à Jean Eddy Rémi ?
R - « M. Dissi est un athlète rwandais qui a impressionné le jury bien au-delà de sa performance, qui lui a d'ailleurs valu une médaille d'or. Nous avons voulu rendre hommage à la façon dont il s'est sorti de ses difficultés personnelles grâce au sport. Après les événements horribles du Rwanda, il a réussi à devenir un athlète accompli et à reprendre sa vie d'homme. Quant à M. Rémi, c'est un artiste haïtien qui incarne une orientation nouvelle dans la création artistique de son pays. Haïti est un pays très pauvre où est née une tradition de récupération des métaux dont les artistes font des sculptures qui s'inspirent du vaudouisme. Il s'agit pour nous de donner un coup de projecteur à cet art et au travail exceptionnel de M. Rémi. »
Jacques Legendre, secrétaire général de l'APF, révèle à L'Orient-Le Jour les raisons de l'attribution de ce prix, hier soir, à un sculpteur haïtien et à un coureur rwandais. Il en profite pour revenir sur les défis que relève l'APF depuis sa création en 1967.Question - Quel rôle l'APF joue-t-elle aujourd'hui...