La vie publique et politique en Allemagne est marquée par une prolifération de fondations de droit privé rassemblées dans le cadre de la Fédération des fondations allemandes dont le nombre s'élève aujourd'hui à plus de 16 400, selon le magazin-deutschland qui relève à ce propos que plus de 70 % des fondations existant actuellement en Allemagne ont été créées après la chute du mur de Berlin, il y a 20 ans.
Les fondations allemandes les plus actives et les plus présentes à l'étranger sont sans nul doute les fondations politiques proches des grands partis. Elles sont présentement au nombre de six. La législation allemande prévoit que lorsqu'un parti entre au Parlement deux fois avec un bloc parlementaire formé  d'au moins 10 députés, il a droit à des fonds fédéraux pour financer une fondation. Le gouvernement fédéral consacre un budget de 500 millions d'euros par an pour ces fondations politiques. La part qui revient à chacune de ces fondations est fonction de la moyenne des pourcentages de voix obtenues par le parti concerné (proche de la fondation) au cours des trois derniers scrutins législatifs.
Le magazin- deutschland établit comme suit le profil des six fondations politiques allemandes :
- La Friedrich Ebert Stiftung (FES). Proche du Parti social-démocrate SPD, elle a été créée en 1925. Elle reçoit généralement près de 30 pour cent des fonds fédéraux (de 500 millions d'euros) consacrés aux fondations. Elle emploie non moins de 600 personnes et axe son action sur la formation politique, la recherche et le conseil, et la promotion des études. Elle a ouvert des bureaux dans plus de 100 pays, de l'Asie au continent américain, en passant par l'Afrique et le Moyen-Orient (dont le Liban), où elle apporte sa contribution à des projets en rapport avec l'instauration de structures de la société civile et de l'État, le travail des syndicats et le respect des droits de l'homme.
- La Konrad Adenauer Stiftung, proche du Parti démocrate chrétien CDU. Cette fondation met l'accent sur le renforcement de la démocratie, la promotion de l'entente européenne, l'intensification des relations transatlantiques et la coopération en matière de développement. Elle possède 70 bureaux dans une centaine de pays.
- La Hanns Seidel Stiftung, proche de la CSU (le Parti démocrate chrétien de la Bavière, qui forme avec le CDU l'Union démocrate chrétienne). Les trois thèmes de son action sont la démocratie, la paix et le développement. Elle entretient des relations internationales avec l'Union européenne, les États-Unis et la Russie. Elle a mis en chantier 90 projets dans 50 pays, dans le cadre de la coopération internationale en matière de développement.
 - La Friedrich Naumann. Proche du Parti libéral FDP, elle axe son action sur le leitmotiv de la liberté. Elle se consacre essentiellement à la formation politique, au soutien accordé aux étudiants doués et à l'établissement, au niveau international, de structures basées sur la démocratie, l'économie de marché et l'État de droit. Elle est présente, par le biais de projets et de bureaux, en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
- La Heinrich Böll Stiftung, proche du parti des Verts. Présente dans de nombreux pays, avec 27 bureaux répartis entre l'Afrique, l'Asie, l'Amérique et l'Europe, ses secteurs d'activité sont la démocratie, la formation et la culture, l'économie et le social, l'écologie, l'émancipation sociétale, l'égalité des hommes et des femmes ainsi que des minorités culturelles et ethniques.
- La Rosa Luxemburg Stiftung. Dernière-née des fondations politiques, elle est proche du parti de gauche Die Linke. Elle organise des séminaires, des débats et des conférences sur des thèmes allant de la culture à la mondialisation, en passant par la politique sociale. Elle est présente à l'étranger par l'intermédiaire d'une dizaine de bureaux en Europe, en Asie, en Amérique latine, dans le sud de l'Afrique et dans le monde arabe. Ses priorités concernent la mondialisation, la participation démocratique, l'intégration et la prévention de la violence.