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Jeux 2009 : Interviews - Interview

Bachelot : Le Liban nous a donné une formidable leçon de culture, d’ouverture et de distinction

Chaleureuse, attentive, disponible, la ministre française de la Santé et des Sports Roselyne Bachelot, à Beyrouth à l'occasion du lancement des Jeux de la francophonie, a répondu à toutes les questions sans jamais se départir de son sourire.

Ce n'est pas la première fois que Roselyne Bachelot visite le Liban : « Je suis venue ici il y a une vingtaine d'années, et même si le pays a beaucoup changé, il reste qu'il est cher à mon cœur et que je me sens un peu chez moi ici. J'y ai beaucoup d'amis et je milite dans des associations qui ont un programme d'action humanitaire au Liban », explique-t-elle ainsi d'emblée. « Il y a ce lien particulier entre le Liban et la France qui fait que les Français se sentent bien au Liban et que les Libanais se sentent bien en France », ajoute-t-elle.
La ministre française de la Santé et des Sports se trouvait à Beyrouth tout le week-end pour prendre part à la cérémonie d'inauguration des 6es Jeux de la francophonie, cérémonie dont elle dit avoir particulièrement apprécié l'élégance. « J'essayais de trouver le mot qui pouvait symboliser ce que j'ai ressenti. Je n'ai pas trouvé qu'un seul mot, j'en ai trouvé plusieurs. Le premier mot qui m'est venu naturellement, c'est le terme d'élégance. Élégance des gestes, du cœur, élégance de la pensée. Le Liban nous a donné une formidable leçon de culture, d'ouverture et de distinction. Et vraiment ce spectacle était une grande réussite. Les deux discours du président de la République libanaise et du secrétaire général de la Francophonie ont fait preuve d'une très haute élévation morale et puis l'enthousiasme et la gentillesse de la foule libanaise et l'ovation faite à la délégation française me sont allés droit au cœur, je sais aussi pour lui en avoir parlé que le Premier ministre François Fillon a ressenti la même chose. C'était vraiment un très bon moment. » Interrogée sur le point de savoir l'impression qu'elle gardait du discours du président de la République Michel Sleiman, notamment lorsqu'il a rappelé le sort réservé aux réfugiés palestiniens au Liban, elle répond : « Il n'est pas dans mes habitudes de commenter les déclarations des chefs d'État. » Pas question donc de mêler la politique à des Jeux placés sous le signe de la solidarité des peuples et la diversité culturelle.
Face aux critiques qui fusent çà et là sur l'opportunité et l'utilité des Jeux organisés par la francophonie, Roselyne Bachelot se montre implacable : « Non seulement je ne les entends pas, mais je les récuse. Ah je sais bien que ces Jeux tranchent ! D'abord allier le sport et la culture, vous vous rendez compte ! C'est-à-dire être dans une démarche d'humanité, ensuite penser que ce n'est pas l'argent roi qui domine le monde. Et dans ce contexte de crise financière et de crise morale que traverse le monde, pouvoir dire qu'on a basé ces Jeux sur des valeurs nobles, je comprends que ça choque certain, mais c'est ça qui fait l'originalité de ces Jeux et c'est peut-être là le point commun entre le Liban et la France. J'espère que ces Jeux sauront résister. »
Concernant l'impact des Jeux sur le Liban, Mme Bachelot estime qu'ils ont un double effet de renforcement de la confiance, « à usage externe, à l'égard des partenaires de ce pays d'abord, et sur le plan interne ensuite. Soyez fiers de vous-mêmes, vous pouvez faire de grandes choses, vous faites de grandes choses ». Elle rappelle que l'organisation d'un événement comme celui-ci est loin d'être une simple affaire, « on connaît l'ampleur des difficultés rencontrées ». « Et d'ailleurs beaucoup d'observateurs ont salué l'esprit d'union nationale qui a prévalu sur les Jeux », ajoute-t-elle avant de souligner qu'elle est « très fière d'avoir pu prendre part à cela, avec mon Premier ministre », François Fillon.
Durant sa visite à Beyrouth, la ministre française a rencontré Michel Sleiman, le Premier ministre sortant Fouad Siniora ainsi que le Premier ministre désigné Saad Hariri. « J'ai également eu des échanges très approfondis avec le ministre Talal Arslane et nous avons envisagé plusieurs chantiers », portant sur l'échange d'athlètes, la formation des encadrants et la coopération en matière de sport et de santé ainsi que pour la lutte contre le dopage. Dans ce cadre, comment ne pas attirer l'attention de la ministre sur le fait que les matchs de football se jouent au Liban dans des stades vides de spectateurs pour des raisons de sécurité? Est-il si compliqué d'assurer la sécurité des joueurs et des spectateurs dans les autres pays ? « Le problème de la sécurité des stades se pose partout. En France, les équipes sanctionnées pour le rôle que leur club a pu jouer dans des accidents ou incidents jouent à huis clos. Ce n'est pas seulement une possibilité, mais c'est une sanction qui est effectivement appliquée. »

Coopération en matière de santé
Mme Bachelot s'est d'autre part réunie avec son homologue le ministre de la Santé Mohammad Jawad Khalifé « que je connais bien, je l'avais rencontré au Caire lors d'une réunion en novembre dernier et nous avons fait le point des différents partenariats », notamment avec de grandes institutions de santé françaises, les échanges interhospitaliers, la coopération en matière de recherche, « en particulier avec l'Université Saint-
Joseph en matière de génétique médicale ». L'autre objectif de la coopération est aussi de renforcer la coopération multilatérale dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée, « en mettant sur pied un réseau dense de surveillance épidémiologique, surtout que nous sommes en pleine pandémie de grippe, c'est un réseau qui s'appelle Episud. Il y a un autre réseau qui s'appelle Olive Tree qui se concentre sur les maladies non contagieuses comme le cancer par le biais de la mise en place d'un registre de surveillance des cancers ».
En ce qui concerne l'état actuel du système libanais de santé, Mme Bachelot indique qu'il n'y a pas de coopération franco-libanaise sur ce plan, mais que, néanmoins, l'amélioration du système de santé au niveau mondial reste une priorité de l'Organisation mondiale de la santé.
« Une réunion internationale axée sur cette question a récemment eu lieu à l'OMS », et dont le but était de prodiguer le savoir-faire nécessaire aux pays désireux d'améliorer leur système de santé.

Ce n'est pas la première fois que Roselyne Bachelot visite le Liban : « Je suis venue ici il y a une vingtaine d'années, et même si le pays a beaucoup changé, il reste qu'il est cher à mon cœur et que je me sens un peu chez moi ici. J'y ai beaucoup d'amis et je milite dans des associations qui ont un programme d'action humanitaire au...